Rien ne va plus chez les textiliens de la région du Nord. Jeudi, ils étaient sept membres du bureau de l’Amith (Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement), section Nord, à jeter l’éponge. Et il s’agit là de la majorité des membres du bureau, composé de 12 membres au total. Motif: «la mauvaise organisation qui a sévi dans le cadre d’une opération de production et de distribution de 4 millions de masques gratuits aux habitants de la région».
Relayant l’information, le quotidien L’Economiste relève que ce départ a été annoncé tambour battant dans un communiqué. «Les démissionnaires vont plus loin et dénoncent la transformation de cette opération de bienfaisance en opération commerciale, allant même jusqu’à accuser, sur un ton très vague et sans nommer personne, certains responsables de délits d’initiés», indique le quotidien.
L’Economiste, en citant ses sources, avance la thèse d’un dysfonctionnement dans l’attribution des quotas pour la fabrication de masques en tissu réutilisable pour l’export, que certains responsables associatifs se seraient accaparés. Mieux, «ayant eu vent de l’imminence du démarrage des exports, ces responsables auraient accéléré la certification de leurs unités et décroché l’autorisation d’export, alors que le reste des opérateurs de la région attendait de démarrer les masques solidaires», lit-on.
Si près de deux millions de masques solidaires (d’un coût compris entre 1,50 et 2,50 dirhams) ont été réellement produits et distribués, la démarche a été grevée par «le manque de transparence et la rétention d’information». Ceci, alors qu’une certaine retenue était à attendre de la part de ces responsables associatifs, surtout en ces moments difficiles pour tout le monde.