Maroc-France: les contours d’un nouveau paradigme de partenariat économique

Lors du forum économique Maroc-France, qui s’est tenu le vendredi 26 avril à Rabat, en présence de Nadia Fettah, ministre de l'Économie et des Finances, et de son homologue français Bruno Le Maire.

Le 27/04/2024 à 18h00

VidéoLe forum économique Maroc-France, qui s’est tenu le vendredi 26 avril à Rabat, a permis de promouvoir de nouveaux concepts qui, selon les participants, doivent désormais guider les relations économiques entre les deux pays. Il s’agit notamment des concepts de «made with Morocco», «growth with Morocco», compétitivité partagée, «coopétition» et entrelacement des chaînes de valeur.

Le forum économique Maroc-France qu’a abrité Rabat en fin de semaine a permis de forger et de mettre en avant de nouveaux concepts qui doivent désormais guider les relations économiques entre les deux pays, pour faire face aux nouveaux défis d’un contexte économique mondial mouvementé.

Il s’agit notamment des concepts de «made with Morocco», «growth with Morocco» ou croître ensemble, compétitivité partagée, «coopétition» (mélange des deux mots coopération et de compétition), entrelacement des chaînes de valeur…

En un mot, il s’agit d’envisager ces relations sous le prisme d’un «nouveau paradigme». Celui-ci devant s’appuyer sur une relation solide qui s’inscrit dans la durée et tirant profit de l’histoire commune et riche des deux pays, souligne le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaaboun qui a pris part à cet évènement.

Cet ancien ambassadeur du Maroc à Paris considère que pour la dynamisation de leurs relations économiques bilatérales, les deux pays «ont besoin d’un nouveau souffle, pour être ensemble plus forts et plus résilients face aux nouveaux défis», en insistant sur le mot «ensemble» qu’il a répété à deux reprises.

Pour ce faire, Mohamed Benchaaboun a identifié trois pistes. La première est la mise en place de nouveaux mécanismes financiers et non financiers en faveur des entreprises marocaines et françaises de taille moyenne ou intermédiaire. La deuxième consiste à favoriser l’émergence de startups et d’entreprises innovantes qui se déploient en France ou au Maroc, indique-t-il, rappelant que la France est le premier pays européen dans le domaine de la levée de fonds pour les startups.

«Agissons ensemble en investissant dans la recherche & développement et la formation dans les nouvelles filières liées à la haute technologie, préparons des épinières de talents capables de relever les défis dans ces domaines d’avenir et pour réussir la transition numérique. Mettons en place les outils adaptés pour accompagner ces startups dans toutes les phases de leur cycle de vie», préconise-t-il.

S’inscrire dans la verticale deux continents

Le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement note, à cet effet, que la nouvelle priorité de ce dernier est de mettre en place des fonds spécialisés visant à fournir une offre de financement adaptés aux spécificités des startups.

La troisième piste avancée par le conférencier est l’encouragement et l’accompagnement par la France de l’intégration du Maroc dans la nouvelle distribution des chaînes de valeur, en mettant en avant des concept de compétitivité partagée de colocalisation et de «coopétition».

Par ailleurs, estime-t-il, «le partenariat entre le Maroc et la France a vocation à transcender le cadre strict des relations bilatérales pour s’inscrire dans la verticale deux continents», le Maroc se positionnant comme une plateforme et un hub entre l’Europe et l’Afrique.

De son côté, le président du conseil d’administration de Safran, Ross Mcinnes, a insisté, lors d’un panel sur la colocalisation, sur le concept de « growth with Morocco » qui consiste à permettre aux économies des deux pays de croître ensemble. Il a notamment souligné la coopération dans le domaine de la formation et de la recherche et développement essentiellement dans le domaine des chaînes d’approvisionnement.

Même son de cloche de la part de Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe français Avril, qui a plaidé pour une complémentarité entre les acteurs français et marocains en vue d’accélérer la mise en œuvre des initiatives en cours, entre autres, dans l’accompagnement de l’agriculteur et son intégration dans la chaîne de valeur globale des acteurs agro-industriels.

Par Lahcen Oudoud et Yassine Mennane
Le 27/04/2024 à 18h00