Maroc-France: appel à l’installation d’un pipeline d’hydrogène vert avec l’Europe

L’hydrogène vert est l'une des filières prioritaires dans la coopération énergétique entre le Maroc et la France. (Photo d'illustration)

Intervenant lors du forum économique Maroc-France, tenu vendredi à Rabat, Reda Hamdoune, directeur exécutif de la société Nareva, a plaidé pour l’installation d’un pipeline d’hydrogène vert entre le Maroc et l’Europe avec l’appui de la France.

Le 27/04/2024 à 20h15

Reda Hamdoune, directeur exécutif de Nareva, filiale du groupe Al Mada, a plaidé, lors du forum économique Maroc-France tenu vendredi à Rabat, pour l’installation d’un pipeline d’hydrogène vert entre le Maroc et l’Europe avec l’appui de la France.

Cet hydrogénoduc devra permettre de transporter de l’hydrogène vert de Dakhla et de l’acheminer, à des prix compétitifs, jusqu’au nord du Vieux Continent, en traversant toute la dorsale atlantique, a-t-il indiqué lors d’un panel sur les nouveaux schémas de développement des énergies renouvelables.

Sur son passage, ce pipeline devra également fournir des pans de l’industrie marocaine, avant d’être raccordé, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), à l’Union européenne, qui est elle-même en voie de construire un backbone (réseau) de 40.000 km d’hydrogène vert, ajoute-t-il.

Le dirigeant de Nareva a cependant précisé que cette infrastructure de transport nécessitera des investissements «considérables», dont l’estimation varie de 2,5 à 4 millions de dollars le kilomètre, sachant qu’avec une filière de l’hydrogène vert, le Maroc devra attirer des investissements qui se chiffreront en milliards de dollars.

Pour amortir ces coûts, Reda Hamdoune suggère d’arrimer ce projet à celui du gazoduc Nigeria-Maroc, qui traverse 13 pays africains, évoquant également la solution du «blending», qui consisterait à mélanger le gaz naturel et l’hydrogène vert dans un même pipeline.

Hydrogène vert, domaine de coopération prioritaire

Pour rappel, l’hydrogène vert fait partie des secteurs clés dans lesquels la France souhaite collaborer avec le Maroc, comme l’avait déclaré, lors du même forum, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Parmi les autres secteurs énergétiques où les deux pays pourront coopérer, Reda Hamdoune cite le stockage de l’hydrogène vert, les terminaux chimiques et la mobilité durable, notant que celle-ci est indispensable pour réussir la transition énergétique, le transport représentant près de 40% de la consommation finale d’énergie.

Par Lahcen Oudoud
Le 27/04/2024 à 20h15