Le Maroc et le Millenium Challenge Corporation (MCC) ont signé ce jeudi à Rabat, le deuxième programme de coopération (Compact II) d’un montant de 450 millions USD.
La déclaration commune portant sur la mise en œuvre de ce deuxième programme a été conclue par le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et la Présidente directrice-générale de la MCC, Dana Hyde, lors d’une cérémonie au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.
Au 450 millions USD mobilisés par la MCC au titre de ce deuxième programme, s’ajoute une contribution du gouvernement marocain de l’ordre de 67,5 millions USD au minimum.
Ce programme financera, sur une période de cinq ans, deux projets, à savoir "Education et formation pour l’employabilité" et "Productivité du foncier", dont l’exécution sera confiée à un établissement public marocain qui sera créé à cet effet.
Le premier projet (220 millions USD) a pour objectif d’encourager l’employabilité des jeunes à travers l’amélioration de la qualité, de la pertinence et de l’égalité d’accès à l’enseignement secondaire et à la formation professionnelle afin de répondre aux besoins du secteur privé.
Doté d’un budget de 170,5 millions USD, le second projet vise l’accroissement de la productivité du foncier, aussi bien rural qu’industriel, et de l’investissement privé.
Intervenant à cette occasion, Abdelilah Benkirane a assuré que l’aboutissement de ce programme traduit la détermination des deux parties à renforcer leurs liens de coopération, relevant que l’éligibilité du Maroc à ce Compact II conforte les réalisations importantes accomplies par le royaume, sous la conduite du roi Mohammed VI, dans plusieurs domaines, notamment la bonne gouvernance, la libéralisation économique et l’investissement dans le capital humain, les critères-clé retenus par la MCC.
Il a signalé que l’importance de ce programme ne réside pas uniquement dans le montant alloué, mais surtout dans la qualité des projets structurants ciblés et la pertinence de l’approche et des mécanismes adoptés, en termes d’élaboration, d’exécution, de suivi et d’évaluation.
Pour lui, ces deux projets tirent leur importance du fait qu’ils s’inscrivent dans le cadre des plans stratégiques adoptés dans plusieurs secteurs concernés par le programme de coopération, précisant que le premier projet relatif à l’éducation et formation pour l’employabilité s’accommode parfaitement des discours royaux et des objectifs de la vision 2015/2030 portant sur la réforme du système de l’éducation-formation.
Il a souligné que le deuxième projet portant sur la productivité du foncier va de pair avec l’esprit du message royal adressé aux participants aux Assises nationales sur la politique foncière de l’Etat et son rôle dans le développement économique et social en décembre dernier, et qui a constitué une feuille de route pour la réforme du foncier.
Le Chef du gouvernement a réitéré la détermination du gouvernement à réunir toutes les conditions nécessaires pour faire aboutir ces projets et à en consolider les acquis pour les valoriser et en assurer la durabilité et l’impact positif sur les parties cibles.
De son côté, Dana Hyde s’est félicitée de la coopération spéciale entre la MCC et le Maroc qui vient de se renforcer par la signature de ce deuxième programme, dont la mise en œuvre ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre les deux parties.
Rappelant les actions précédentes menées par la MCC dans nombre de secteurs productifs au Maroc, elle a fait part de la disposition de cet organisme public américain d’aide au développement à investir dans la ressource la plus précieuse du Maroc, en l’occurrence sa population.
Aussi a-t-elle souligné l’engagement de la MCC, via ce deuxième programme de coopération, à accompagner le Maroc dans ses efforts pour soutenir la croissance, accélérer la création de la richesse et de l’emploi et à conforter la compétitivité économique, tout en saluant l’adhésion responsable de la partie marocaine durant toutes les phases d’élaboration de ce projet.
Sur la même lancée, l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Dwight L. Bush, a soutenu que la concrétisation de ce programme s’inscrit dans le prolongement des relations séculaires entre les USA et le Maroc et ouvre de nouvelles perspectives pour la coopération bilatérale, notamment dans le renforcement des compétences et l’appui des ressources humaines.
Il a indiqué que ce nouveau programme revêt une importance particulière dans le contexte des relations de coopération du fait que son implémentation au Maroc, un pays qui constitue une passerelle vers l’Afrique, ne manquera pas d’irradier sur d’autres pays du Continent.
L’aboutissement du Compact II vient couronner un processus de préparation qui a duré plus de deux années, mené conjointement par une équipe dédiée au niveau des services du Chef du gouvernement et les experts de MCC, avec la forte participation des départements ministériels et établissements publics concernés, et en concertation étroite avec le secteur privé et la société civile.
L’objectif majeur que s’est fixé ce programme, dès le début, est de réduire le poids de deux contraintes majeures qui pèsent sur la croissance et l’investissement privé, à savoir la question du capital humain et la problématique du foncier.
Ces contraintes ont été identifiées dans le cadre d’une étude sur l’analyse des contraintes majeures à la croissance économique au Maroc, réalisée en collaboration avec les experts de la BAD et de MCC et qui a conclu que la faible qualité du capital humain et la faible productivité du foncier constituent des contraintes majeures à la croissance économique au Maroc.
Intervenue en décembre 2012, la sélection du Maroc en tant que pays éligible à un deuxième programme de coopération s’est faite sur la base d’un certain nombre de critères exigés par MCC et qui se rapportent à la bonne gouvernance, aux libertés économiques et à l’investissement dans le capital humain.
L’adoption du Compact II fait suite à la réussite enregistrée dans la mise en œuvre du premier Compact d’un montant de 697,5 millions USD entre 2008 et 2013.
La cérémonie de signature de ce programme s’est déroulée en présence, notamment du président de la Chambre des conseillers Abelhakim Benchamach, du premier président de la Cour des comptes Driss Jettou, du président du Conseil économique, social et environnemental Nizar Baraka, et de plusieurs membres du gouvernement.