Les annulations d’escales des armateurs sur les ports chinois sont devenues monnaie courante. Ce phénomène, appelé «blank sailing» ou «saut d’escale» dans le jargon maritime, cause d'importantes pertes. «L’impact sur notre industrie est énorme, il est chiffré par certains experts à 350 millions de dollars par semaine», rapporte L’Economiste qui, dans son édition du jour, se base sur les dires du représentant exclusif Cosco Shipping, premier armateur chinois et troisième armateur mondial derrière Maersk et MSC. Le journal va même plus loin en démontrant que les importateurs qui le peuvent se tournent déjà vers de nouvelles sources d’approvisionnement dans le Sud-Est asiatique, en Inde ou encore en Turquie…
Ceci dit, L’Economiste souligne que les effets volumes ne se font pas encore sentir au Maroc, du fait des délais trop importants (entre 30 et 45 jours) de transit maritime pour les importations en provenance de Chine. Le journal pense qu’il faudra attendre début mars pour en ressentir les effets. En cause, l’épidémie du Coronavirus, évidemment.
L’Economiste rappelle que la Chine est un grand partenaire commercial du Maroc (troisième depuis 2019). Le pays est une zone d’approvisionnement privilégiée pour les importateurs marocains de thé, machines et appareils électroménagers, récepteurs TV et radio, tissus synthétiques, téléphones... Les importations marocaines en provenance de Chine ont atteint 47,3 milliards de dirhams en 2018, contre seulement 2,5 milliards de dirhams et 1,36 milliard au 1er semestre 2019. «Un quart des volumes transportés par Cosco Shipping est issu de l’Empire du Milieu».