L’économie nationale a créé 230.000 postes d’emploi entre 2020 et 2021, contre une perte de 432.000 postes une année auparavant, selon les dernières données du Haut-commissariat au Plan (HCP). Une reprise relativement importante, pour un marché de l’emploi qui pâtissait jusqu'ici des effets de la crise sanitaire et économique.
Devant cette reprise de l’activité, le marché du travail, tout comme l’ensemble de l'économie nationale, traverse d'importantes fluctuations qui résultent des effets de la crise et des changements de priorités, aussi bien des entreprises que des recruteurs.
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Si des métiers n'existent plus, d'autres naissent. Il s'agit principalement de métiers d'avenir, qui mettent le digital au centre des préoccupations et capitalisent sur la transformation de l’entreprise comme moteur du développement et de création de valeur.
Interrogé par Le360, Omar Benmoussa, directeur des opérations du cabinet de conseil Maltem Africa, explique que le secteur financier (banques et assurances) se positionne aujourd’hui dans les premières rangées des recruteurs cette année aux côtés des Fintechs. Ces entreprises cherche à recruter principalement des profils techniques ou encore fonctionnels, afin d’accompagner la transformation numérique qui s’accélère depuis le début de la crise sanitaire.
Le secteur industriel reprend en force également, la reprise d’activité du secteur est confirmée et la demande sur l’ensemble des métiers de l’industrie semblent être au rendez-vous. Les profils recherchés vont du technico-commercial à l’ingénieur d’étude, en passant par les spécialistes de la logistique et les managers en production. «Le secteur industriel suit les vagues de recrutement pour garder une efficacité opérationnelle et surtout pour une optimisation de la production», précise-t-il.
Mais face aux nouvelles attentes sociétales et économiques, et dans un contexte mondial qui favorise l’émergence des nouvelles technologies, les profils IT ont le vent en poupe. Ces profils opèrent désormais dans l’ensemble des métiers, on parle d'e-santé, e-éducation, e-gov, e-commerce...
«Sous l’ère du digital, le mindset de l’entreprise fut un terrain d’investigation et de R&D pour des initiatives d’innovation et du bien-être corporate. Ainsi, les profils IT sont de plus en plus demandés pour accompagner cette transformation de l’entreprise», indique Omar Benmoussa.
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Selon cet expert, «les profils les plus recherchés aujourd’hui par les recruteurs, sont des profils entre la maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre ou infrastructure du Système d’Information avec des niveaux d’intervention variés: Chefferie de projet, Architecture, Etudes et développement, Recette technique et fonctionnelle ou encore Support».
Pour se différencier, ces profils devront ainsi s’adapter aux nouveaux besoins des entreprises, qui opèrent dans un écosystème en constant mouvement.
«Les besoins des entreprise d'aujourd’hui ne sont plus ceux d’avant. Il s’agit d’une polyvalence et d’une multidisciplinarité de plus en plus recherchées, des facultés de diversité qui valorisent le profil du collaborateur et qui le positionnent en avance dans une foulée d’insertion professionnelle. Nous parlons davantage d’optimisation et de continuité d’activité pour une efficacité opérationnelle et une efficience de productivité. Les prérequis des talents changent et les fonctions changent avec», explique le professionnel.
Dans ce sens, les soft skills deviennent un élément de distinction et un must have pour réussir à se positionner dans les différentes opportunités présentes sur le marché de l’emploi. «Avoir la compétence technique est désormais dépassé, avoir la compétence technique avec le savoir-vivre est la combinaison recherchée. L’évolution de carrière et des projets professionnels doivent être en corrélation avec ces facultés de savoir-être, notamment les techniques de communication, le sens de l’écoute, les techniques de négociation, la prise d’initiative ou encore les qualités d’empathie et de diplomatie», détaille Omar Benmoussa.