Les importations de maïs du Maroc en provenance d’Argentine devraient diminuer en 2023. C’est ce que révèle le département américain de l’Agriculture (USDA) dans son dernier rapport «Grain: World Markets and Trade». Concrètement, ces quantités devraient se limiter à 2,3 millions de tonnes en 2023, contre 2,5 millions de tonnes en 2021.
Baisse de la production céréalière
L’Argentine, troisième pays exportateur de maïs dans le monde, devrait enregistrer une importante baisse de sa production, qui devrait s’établir à 29 millions de tonnes cette année (octobre 2022-septembre 2023), contre 33 millions de tonnes l’année précédente. Une baisse de 4 millions de tonnes causée par la sécheresse que subit actuellement ce pays d’Amérique latine, la pire depuis 60 ans.
«Nous sommes confrontés à un évènement climatique sans précédent», a confirmé Julio Calzada, responsable de la recherche économique à la Bourse de Rosario en Argentine, cité par l’agence Reuters. Selon lui, les agriculteurs pourraient même subir une perte globale de 14 milliards de dollars et une baisse qui pourrait atteindre 50 millions de tonnes de soja, de maïs et de blé.
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Cette situation alarmante s’ajoute à une conjoncture difficile pour l’Argentine, confrontée à un taux d’inflation atteignant les 99% et un niveau de la dette extérieure qui s’accentue. «Cela a un impact sur l’ensemble de la situation économique du pays et sur les revenus en devises étrangères à un moment très critique pour l’Argentine», a déploré Luis Zubizarreta, président de la Chambre des ports commerciaux et de l’organisme de l’industrie du soja, cité par l’agence britannique.
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D’après l’USDA, les importations de maïs argentin et brésilien représentent 90% des achats de maïs du Maroc. La volaille et l’élevage laitier sont les principaux consommateurs de cette céréale, dont la production nationale a baissé de 4,1% en 2022 par rapport à 2021.
Globalement, la production céréalière a enregistré une baisse de 68% dans le Royaume l’année dernière, selon le premier rapport trimestriel de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la situation alimentaire mondiale, publié le 1er mars 2023 et qui fait état d’un stock de 3,3 millions de tonnes, loin des 10,5 millions de tonnes récoltées en 2021. Pis, cela représente une baisse de 58% par rapport à la production moyenne de 7,9 millions de tonnes réalisée sur les cinq dernières années.