Laminé par une concurrence étrangère contre laquelle il n’était pas bien armé pour se défendre, le sidérurgiste, qui était au bord de la faillite avant l’intervention des pouvoirs publics et des banques, peut désormais entrevoir l’avenir avec beaucoup plus de sérénité. En effet, après les mesures de sauvegarde et l’opération de restructuration mise en place avec un nouveau management, l’Etat vient à nouveau à la rescousse de Maghreb Steel en confirmant «la mise en place définitive d’une mesure de sauvegarde sur les importations de tôles laminées à froid et des tôles plaquées ou revêtues, en provenance des marché de l’Union européenne et de la Turquie», comme le révèle le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 9 septembre.
Cette nouvelle mesure de sauvegarde s’étalera sur toute la période 2015-2019. Elle prévoit un droit additionnel ad valorem de 22 % sur les importations des produits concernés, «au delà d’un contingent annuel de 36.000 tonnes », comme le précise le quotidien, citant la tutelle.
Toutefois, l’application de cette mesure retenue après des consultations avec les producteurs européens et turcs se fera dans le cadre d’un processus de libéralisation progressive du marché sur la période en faisant passer le droit additionnel de 22 % en 2016 à 0 % en 2018, précise le quotidien.En clair, l’Etat n’a pas donné un chèque blanc au sidérurgiste. Celui-ci est appelé à accélérer sa restructuration pour devenir compétitif et assurer sa pérennité dans le cadre d’une libre concurrence. Cela d’autant plus que les importateurs locaux ne voient pas d’un bon œil ce nouveau bouclier commercial accordé à une entreprise dont ils pointent du doigt la mauvaise qualité et les prix appliqués par l’industriel sur le marché local.
Enfin, outre cette mesure de sauvegarde, Maghreb Steel pourra bénéficier d’un environnement économique plus favorable. D’abord, avec la mise à niveau de ses process, Maghreb Steel est en passe de respecter le cahier des charges pour devenir un fournisseur dans les standards de Renault, après avoir satisfait à hauteur de 85 % aux tests sur les produits en acier plat. De même, le développement de l’éolien et du solaire constitue un potentiel additionnel de 200.000 à 300.000 tonnes à saisir.