Logement social: les promoteurs réticents aux aides directes

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Revue de presseKiosque360. Regroupés au sein de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, les promoteurs émettent nombre de réserves sur l’option d’aider directement les futurs acquéreurs des logements sociaux au lieu de subventionner les professionnels. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 30/10/2022 à 21h30

La décision de remplacer les subventions des logements sociaux accordée aux promoteurs par des aides directes aux acquéreurs prévue par le projet de loi des finances 2023, ne fait pas que des heureux. Et les professionnels du secteur immobilier n’ont pas tardé à monter au créneau pour en démontrer les limites.

Pour rappel, la nouvelle doctrine consiste en un soutien direct pour les logements ne dépassant pas 300.000 dirhams. Elle est orientée davantage, de manière «ciblée», vers les ménages. Le but est d’encourager la demande et d’assurer un usage efficient des ressources de l’Etat, écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du 31 octobre. Mais, les opérateurs du secteur ne l’entendent pas de cette oreille. «Nous aimerions savoir sur quelle base le gouvernement a-t-il calculé ce plafonnement», se demande Anis Benjelloun, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), cité par le quotidien. Et d’ajouter que dans l’état actuel du marché, produire des logements à ce prix relève de l’impossible.

La raison de cette impossibilité est la flambée des prix du foncier et des matériaux de construction. La plus forte hausse en 10 ans, alertent les opérateurs. Le prix du rond à béton est ainsi passé de 6.200 DH/T à 14.000 DH/T. La brique rouge est passée de 1,10 à 2 dirhams l’unité. «Le bois rouge, qui était à 52 dirhams le mètre linéaire, vaut désormais 220 dirhams. Plus encore, le verre est passé de 40 dirhams le mètre carré à 200 dirhams», ajoute le quotidien. Sans parler du ciment et du béton prêt à l’emploi qui a atteint 880 DH/T contre 720 auparavant.

En guise de solution, la FNPI préconise un PPP (partenariat public privé) avec les opérateurs et la définition des prix au mètre carré et non pas des prix forfaitaires, indique L’Economiste. «Ce partenariat permettra à l’Etat de produire lui-même les logements et de définir une gamme de prix qui arrange les opérateurs et est en accord avec la finalité sociale de cette politique», plaide Anis Benjelloun. 

Par Nabil Ouzzane
Le 30/10/2022 à 21h30

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Quel culot! Ce sont ces même promoteurs qui encaissaient ces aides et qui exigeaient en plus des dessous de table de la part des futurs propriétaires ( le fameux noir) qui se montent à quelques dizaines de milliers de dirhams et qui faisaient aussi construire les logements sociales par une majorité de stagiaires pour une qualité de prestation plus que limite. L'état devra être particulièrement vigilant à ce que les promoteurs n'aient pas recours en masse à la pratique du noir pour récupérer " le manque à gagner" suite à la suppression des aides dont ils bénéficiaient.

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