La conférence de Rabat, présidée par Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib et président du Conseil des services financiers islamiques (IFSB), a marqué avec succès la tenue de la 46ème réunion du Conseil et de la 23ème Assemblée générale de l’organisation au Maroc pour l’année 2025.
À cette occasion, le Conseil a validé l’adoption de la norme IFSB-31, portant sur les principes directeurs d’une supervision efficace de la gouvernance conforme à la Charia, ainsi que la publication de la Note d’orientation-10, consacrée au redressement et à la résolution des entreprises Takaful. Ces deux textes sont désormais accessibles sur le site web officiel de l’IFSB.
Les travaux ont permis de réaffirmer l’engagement des membres à combler les lacunes réglementaires, renforcer les capacités du secteur des services financiers islamiques, et accroître la résilience de l’industrie. Une attention particulière a été portée à la consolidation des segments non bancaires et à l’implémentation renforcée des normes IFSB, dans une perspective de développement durable et inclusif.
D’après le communiqué, les discussions ont également porté sur le Plan stratégique de l’IFSB pour la période 2025-2027, notamment «l’élaboration et la mise à jour de normes reconnues sur le plan international, avec une attention renouvelée pour les secteurs financiers non bancaires» et «la mise en place de cadres relatifs aux filets de sécurité financière».
Les discussions ont également porté sur des thématiques clés telles que l’inclusion financière, les risques financiers liés au climat, ainsi que l’adoption d’une approche prospective pour le suivi de la stabilité financière et l’identification des risques émergents. Par ailleurs, un accent particulier a été mis sur le programme élargi d’assistance technique, destiné à favoriser une mise en œuvre harmonisée des normes.
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Les délibérations de cette réunion ont également insisté sur l’importance d’une action concertée entre les différentes parties prenantes, afin de faire avancer de manière cohérente l’agenda réglementaire du secteur.
Il s’agit, à travers cette coordination, de consolider les fondements d’un système financier islamique plus résilient, mieux structuré et davantage capable de faire face aux chocs. Ce renforcement vise également à permettre à la finance islamique de déployer pleinement son potentiel, et de s’affirmer durablement comme une composante légitime, intégrée et reconnue de l’architecture financière internationale.
Parallèlement aux priorités stratégiques discutées, la 23ème Assemblée générale a entériné la nomination de Khalid Ebrahim Humaidan, gouverneur de la Banque centrale de Bahreïn, en tant que président du Conseil de l’IFSB pour l’année 2026. Il sera épaulé par S.E. Dr Olayemi Michael Cardoso, gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, nommé vice-président. Ces désignations entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2026.
Les Assemblées annuelles ont réuni plus de 130 membres de l’IFSB, parmi lesquels figuraient des représentants de haut rang de plusieurs banques centrales — notamment celles du Bangladesh, de Malaisie (Bank Negara Malaysia), de Brunei Darussalam, d’Oman, des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite et du Pakistan — ainsi que des autorités de régulation, de surveillance et des institutions multilatérales actives dans l’ensemble du secteur financier islamique.
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Lors d’une conférence de presse tenue en marge des travaux, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a souligné que le système financier islamique «connaît des évolutions notables et s’adapte progressivement à la conjoncture internationale». Il a insisté sur la nécessité d’une coopération internationale renforcée, affirmant que «les défis actuels de la finance islamique exigent une action concertée, dans le respect des standards mondiaux, tout en tenant compte des spécificités propres à chaque pays».
Illustrant ses propos, Abdellatif Jouahri a cité l’exemple des pays du Golfe, dont les économies historiquement basées sur les énergies fossiles amorcent une transition vers des modèles plus diversifiés, en misant notamment sur des secteurs comme le tourisme.
Interrogé par ailleurs sur l’évolution du régime de change du dirham, le gouverneur a indiqué qu’aucune nouvelle phase de libéralisation n’était prévue à ce stade, précisant que «l’heure est à la consolidation des fondamentaux économiques et financiers du pays».







