Les professionnels du transport routier de marchandises expriment leur mécontentement face aux conditions dans lesquelles ils exercent leur activité. C’est ce qu’indique le magazine Finances News Hebdo, précisant que, par le biais de leurs associations, ils ont menacé d’entamer plusieurs grèves, avant de suspendre leurs actions au dernier moment.
«Dès sa nomination au poste de ministre du Transport et de la Logistique, en remplacement de Mohamed Abdeljalil, Abdessamad Kayouh a entamé une série de discussions avec les syndicats et les représentants des associations du secteur. Chaque association ayant ses propres problématiques et un champ d’activité différent, les revendications varient», lit-on.
L’Association marocaine du transport international routier (AMTIR) estime que son activité est perturbée par des procédures lentes et capricieuses dans les ports marocains. Pour désamorcer la crise, la tutelle a engagé une véritable course contre la montre.
D’autres syndicats et associations du transport routier ont déjà lancé des grèves ou menacent de le faire. Des actions ont été observées à Had Soualem, Tit Mellil, Belksiri et Tanger, et d’autres villes pourraient suivre. Les revendications portent principalement sur des mesures de soutien à un secteur confronté à une augmentation des coûts d’exploitation, tandis que les prix des prestations restent quasiment stables.
«Depuis la crise sanitaire de la Covid-19, de nombreuses entreprises n’ont pas pu reprendre correctement leurs activités. Sous le poids des dettes et autres difficultés, même celles qui semblent résister aux aléas conjoncturels peinent à redémarrer. Nous n’arrivons pas à imposer notre vision pour le développement du secteur, faute de coordination entre les associations représentatives. Chacune poursuit ses propres intérêts, alors que certaines contraintes sont communes à tous», déclare Mohamed Benchaoui, membre du syndicat des chauffeurs de camions de transport routier de marchandises, cité par le magazine.
Pour lui, l’activité est pénalisée par une forte présence de l’informel, notamment de petites entreprises familiales avec des flottes réduites à un ou deux véhicules. Malgré les efforts de l’État pour moderniser la flotte, le parc de véhicules affiche un âge moyen élevé, ce qui impacte la sécurité et la qualité des services rendus aux clients. En outre, de nombreux chauffeurs ne bénéficient pas de la sécurité sociale.