Les nouvelles semences céréalières plus tolérantes à la sécheresse ne seront disponibles que dans deux à trois ans

Des variétés de semences des céréales développées par l'Institut national de la recherche agronomique.

Les nouvelles variétés de semences des céréales développées par l’Institut national de la recherche agronomique pour résister notamment à la sécheresse, ne seront commercialisées auprès des agriculteurs que dans deux à trois ans.

Le 08/11/2024 à 09h59

La commercialisation auprès des agriculteurs des nouvelles variétés de semences de céréales, plus résilientes notamment face au changement climatique et développées par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), n’est pas prévue pour un avenir proche.

Selon Faouzi Bekkaoui, directeur de l’INRA, cette mise en marché n’interviendra que d’ici deux à trois ans. Il souligne que la création de ces variétés est un travail de longue haleine.

À l’INRA, on explique que ce processus peut nécessiter jusqu’à 12 ans, impliquant une multitude d’expérimentations. Il commence par la recherche des ressources génétiques et l’évaluation de leur adaptation aux conditions locales, avant de procéder à l’hybridation et au croisement de variétés et lignées aux caractères complémentaires. L’objectif est de combiner, dans une seule variété, les caractéristiques souhaitables de plusieurs autres.

Pour ce faire, les chercheurs de l’INRA, qui ont mis en place des programmes de sélection visant la création de nouvelles variétés, collaborent étroitement avec le Centre international de recherche agricole en zones arides (ICARDA) et le Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), dans le but de mutualiser les efforts et les ressources tout en élargissant la diversité génétique. Chaque année, l’INRA reçoit des pépinières internationales issues des organismes de recherche du groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), composé de quinze centres de recherche agronomique répartis à travers le monde.

Les nouvelles variétés développées par l’INRA sont conçues pour résister au changement climatique et concernent les principales espèces de céréales, à savoir le blé dur, le blé tendre et l’orge. Elles sont adaptées aux différentes zones agroécologiques du Maroc, tout en offrant une bonne productivité et qualité, précise l’Institut.

Homologation et multiplication

Une fois créées, les variétés de semences doivent être homologuées par leur inscription au catalogue officiel tenu par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Ce processus, qui s’étend sur deux ans, inclut divers tests.

Seules les variétés inscrites dans ce catalogue peuvent être multipliées. Cette étape est réalisée par des agriculteurs multiplicateurs qui produisent les semences dans leurs parcelles à partir de ces variétés, fournies par des sociétés semencières ayant acquis le droit d’exploitation auprès de l’INRA. À elle seule, l’opération de multiplication peut durer jusqu’à quatre ans. Ce n’est qu’ensuite que la commercialisation de ces semences auprès des agriculteurs peut débuter.

Par Lahcen Oudoud
Le 08/11/2024 à 09h59