Les limites de l’apport de la Banque mondiale au Maroc

Le siège de la Banque mondiale à Washington, le 19 janvier 2022.

Le siège de la Banque mondiale à Washington.. Daniel Slim / AFP

Revue de presseDans un rapport dressant le bilan de son action au Maroc, la Banque mondiale pointe certaines lacunes qui persistent à entraver les réformes entamées. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 22/05/2023 à 23h32

La Banque mondiale vient de publier un rapport évaluant l’efficacité de son soutien entre 2011 et 2021 au Maroc. L’occasion, selon le quotidien Les Inspirations Eco qui en rend compte dans son édition du mardi 23 mai, de pointer certains dysfonctionnements. «Le premier est le manque de cohérence entre les politiques, les aspirations de développement du pays et la réduction des inégalités», lit-on.

Une autre contrainte concerne les comportements de recherche de rente, qui découragent les nouveaux investisseurs. Le rapport mentionne aussi la lenteur dans la mise en œuvre des politiques. «Une conséquence de la capacité limitée du secteur public à mener des réformes», écrit le quotidien. La dernière contrainte identifiée est la faible participation des citoyens, de la main-d’œuvre au développement du pays.

Cela étant, le tableau est loin d’être tout noir. Les programmes mis en place ont permis au Royaume de gagner en visibilité au classement Doing Business. En effet, en 2010, le Maroc se classait 128e sur 180 pays. Dix ans plus tard, il a atteint la 53e place. Le groupe de la Banque mondiale a aidé les autorités à s’attaquer à d’autres chantiers importants pour la croissance du secteur privé, notamment l’inadéquation des compétences de la main-d’œuvre, l’accès inégal aux financements et la faible capacité institutionnelle.

Le prêt-programme pour les résultats (PforR) a remplacé l’appui budgétaire (DPF) comme instrument financier privilégié de la Banque mondiale afin d’accompagner la transition opérée par le gouvernement entre réformes des politiques publiques de première génération et réformes de deuxième génération, et financement fondé sur les résultats.

Les inégalités territoriales ne sont pas en reste. Dans ce sens, le cadre de partenariat pays pour l’exercice 2019-2024 s’est distingué par la mise en place de nouvelles approches. En ce qui concerne l’implication des citoyens dans le développement du pays, l’institution indique que certains obstacles ont été observés durant ladite période, citant les réformes au niveau de la Justice.

L’institution financière internationale indique qu’en dépit de l’accompagnement prodigué, des obstacles subsistent encore quant à l’émergence du Maroc. «Les handicaps persistent notamment au niveau de l’emploi et l’intégration des femmes dans la machine économique. S’ajoutent à cela les dysfonctionnements constatés dans les financements des collectivités territoriales», conclut Les Inspirations Eco.

Par Nabil Ouzzane
Le 22/05/2023 à 23h32