La livraison et l’entrée en service des centrales solaires Noor II et Noor III à Ouarzazate sont semble-t-il compromises. C’est ce que révèle L’Economiste dans son édition du jour.
Le journal explique que la livraison des deux stations risque d’être fortement retardée en raison d’un litige financier entre Prominox, la société qui a construit les six bacs de stockage de chaleur nécessaire à la production de l’énergie électrique, et Sepco III, son donneur d’ordres chinois lié à ACWA Power.
La première poursuit la seconde en justice pour 260 millions de dirhams d’impayés hors pénalités de retard. Après un aller retour judiciaire, l’affaire est encore en cours mais elle est actuellement suspendue jusqu’à la rentrée judiciaire de septembre.
Le journal constate déjà un retard d’un an et demi dans l’entrée en service de la centrale Noor II, dont la capacité installée atteint les 200 MW, même si elle est finalisée à 100%. Il était même question de la lancer en mai 2018 en même temps que Noor IV. Aujourd’hui, «les tests techniques seraient en cours».
Pour Noor III, «les travaux de construction sont réalisés à environ 95%. Sa mise en service était programmée pour octobre prochain», rapporte L’Economiste qui affirme que «la société Prominox ne lâchera pas prise et compte aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause».
Il faut dire que «la société qui emploie 350 personnes sur le chantier de Ouarzazate est asphyxiée et ne peut faire face à ses obligations financières». De nombreux salariés ont même déjà été remerciés. Sur les centrales solaires de Ouarzazate, seule Noor I produit actuellement l’équivalent de 150 MW d’électricité depuis 2016.
Le quotidien relève par ailleurs que Prominox, spécialisée dans la construction de chaudronneries en inox, acier et divers alliages et de tuyauteries, n’est pas l’unique entreprise dans ce cas. «Une quinzaine de PME locales ont manifesté en mars dernier devant le site de la station solaire pour réclamer le paiement de leurs prestations. Ils ont également saisi le gouverneur de Ouarzazate, ainsi que les directions de Masen et d’ACWA Power». Certes, ils ont pu obtenir des acomptes mais leur créance n’a toujours été soldée.
Sepco, dont le rôle se limite à construire les centrales solaires, ne réagit plus. La société, qui fait appel à des sous-traitants, s’est arrangée, selon le journal, pour recourir à des milliers d’ouvriers chinois pendant les travaux de construction.