Le secteur textile miné par l’informel

Une usine de textile.. DR

Revue de presseUne étude réalisée par la CGEM estime la part de l’informel à 54% dans ce secteur. Il touche à la fois la production et les importations. Les ateliers clandestins emploient environ 200.000 personnes. Cet article est une revue de presse tirée de l’hebdomadaire La Vie Eco.

Le 03/05/2023 à 21h43

L’industrie du textile et de l’habillement est l’un des secteurs les plus touchés par l’informel. Une étude réalisée par la CGEM estime la part de l’informel à 54% dans ce secteur qui devance ainsi d’autres secteurs, notamment le BTP, le transport routier et de marchandises ou encore l’alimentaire où l’informel représente respectivement 31%, 32% et 26%, indique l’Hebdomadaire La Vie Eco dans son édition électronique.

Les filières les plus touchées sont la confection et le tissu d’ameublement. Celles-ci sont, de l’avis de (l’Amith) l’Association marocaine des industries du Textile et de l’Habillement, «vulnérables à l’économie informelle en raison de la facilité avec laquelle les produits finis peuvent être fabriqués dans de petites unités et vendus sur le marché local». Mais au-delà de ces deux branches, des répercussions négatives sont ressenties au niveau de tout le secteur.

Pour l’Amith, l’informel dans le secteur représente une concurrence déloyale pour les entreprises légales, compromet la qualité des produits, la protection des droits des travailleurs et l’environnement. Et il a également des répercussions significatives sur les consommateurs finaux.

«Les professionnels du secteur, et en particulier les confectionneurs, n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme face à la multiplication des ateliers clandestins dans plusieurs villes du pays, notamment à Casablanca, Tanger, Fès, Sidi Bennour, Guercif,… Des unités qui emploieraient, selon une évaluation de l’Amith, environ 200.000 personnes», lit-on. Une main-d’œuvre majoritairement féminine, vivant dans la précarité dans les douars avoisinant les zones d’implantation des ateliers clandestins.

La production de ces petites unités inonde, explique un industriel, «le marché local avec des produits ne respectant aucune norme de qualité, dont la finition est mauvaise et vendus à un prix défiant toute concurrence. L’écart atteint parfois 50% par rapport au prix des unités formelles». En effet, les articles sont en polyester et de moins bonne qualité que la production locale confectionnée à partir de polycoton. La production informelle est de moyenne gamme répondant à une grande partie de la demande locale.

L’Amith appelle à la mise en place de mesures de protection du secteur contre les effets néfastes de l’économie informelle. Elle propose, entre autres, la régulation, la mise en place de normes claires, la surveillance accrue des entreprises du secteur, ainsi que des sanctions appropriées en cas de non-conformité.

Par Nabil Ouzzane
Le 03/05/2023 à 21h43