Le secteur de la pêche attend son contrat-programme

Riche de sa façade maritime qui s’étend sur 3.500 km, le Maroc s’est érigé en champion régional et même mondial sur certains produits de la mer. Toutefois, les industriels restent dans l’attente d’un contrat programme pour monter au créneau.. DR

Revue de presseRiche de sa façade maritime qui s’étend sur 3.500 km, le Maroc s’est érigé en champion régional et même mondial sur certains produits de la mer. Toutefois, les industriels restent dans l’attente d’un contrat-programme pour monter au créneau. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 27/11/2023 à 21h40

A elle seule, l’industrie de la pêche assure plus de 8% des exportations totales du Maroc et contribue à hauteur de près de 35% aux exportations alimentaires du pays. En termes de volume, les débarquements se sont chiffrés à plus de 1,5 million de tonnes de poissons en 2022, dont 89% de poissons pélagiques, pour 1,3 million de tonnes d’une valeur de 3,9 milliards de dirhams.

Et, sans surprise, ce sont les régions du Sud qui raflent la mise et représentent 81% du volume des débarquements. Mais, le secteur tarde à prendre son plein envol et les opérateurs restent en attente d’un contrat-programme avec l’Etat pour y parvenir, souligne le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 28 novembre.

«Le Maroc dispose des atouts nécessaires pour permettre la transformation en produit à haute valeur ajoutée. Le potentiel de croissance du secteur est réel lorsque l’on considère la forte demande en produits de la mer, la position géographique du pays, et les caractéristiques de sa ressource halieutique. Les enjeux de la croissance du secteur sont tout aussi importants lorsque l’on considère le chiffre d’affaires et le nombre d’emplois rattachés à la filière. Malgré l’existence d’une stratégie sectorielle, notre fédération a été systématiquement occultée», s’indigne Hassan Sentissi, président de la Fédération nationale des industries de transformation des produits de la pêche (FENIP), cité par le quotidien.

Un constat corroboré par de nombreuses études, lesquelles ont démontré le potentiel des industries de la transformation et recommandent également d’accorder une priorité au développement d’activités à forte valeur ajoutée.

«Malgré une croissance de la capture nationale de 15,2% durant les cinq dernières années, soit 2% de la capture mondiale, l’appareil de production reste peu productif. La capture est insuffisante pour répondre à la demande des industries de transformation. Pour la FENIP, la production marocaine gagnerait à être mieux valorisée en encourageant la fabrication localement de produits à haute valeur ajoutée», lit-on.

Les faiblesses du secteur portent essentiellement sur l’irrégularité de l’approvisionnement en matières premières et sur la qualité des produits fournis aux industries de transformation. Les infrastructures de base sur l’ensemble de la valeur devraient être optimisées et adaptées aux évolutions technologiques internationales. Le Maroc manque également d’une stratégie commerciale agressive pour la promotion de ses produits sur les marchés extérieurs. «Le label marocain souffre d’un manque de notoriété et la demande interne reste très faible. L’innovation et le développement de nouveaux produits sont très faibles. Le manque de communication et de collaboration avec la tutelle reste un obstacle», reproche la FENIP.

Ces défis restent surmontables puisqu’il existe plusieurs leviers de développement. Ces derniers peuvent être activés pour stimuler la croissance du secteur de la pêche. Il s’agit, notamment, de la mise en place d’un contrat-programme spécifique pour le secteur, offrant un cadre clair et lisible pour le soutien aux acteurs.

Par Lamia El Ouali
Le 27/11/2023 à 21h40