Le secteur bancaire marocain est résilient dans son ensemble face aux chocs, mais les banques recèlent des fragilités, chacune prise séparément. C’est ce que rapporte La Vie Eco dans sa livraison en kiosque ce vendredi. Revenant sur les principaux points décelés par Bank Al-Maghrib lors des stress-tests menés en juillet 2018, le journal rappelle que cet exercice est devenu une habitude depuis 2010.
Soulignons que le comité de coordination et de surveillance des risques systémiques n’a pas caché son satisfécit indiquant que les bons fondamentaux du secteur ont de nouveau été confirmés par ces stress-tests simulant des chocs issus des conditions macroéconomiques, de leurs expositions intra-financières et de celles des filiales à l’étranger sur les années 2018, 2019 et 2020.
La Vie Eco détaille en faisant remarquer que le taux moyen de créances en souffrance est contenu à 7,4% en 2019 et 7,5% en 2020, et que le ratio moyen des fonds propres de catégorie 1 se stabiliserait à 10,3% sur les deux prochaines années et 14,2% pour le ratio de solvabilité global. Il est à rappeler que le total bilan des banques dépasse 121% du PIB.
L’hebdomadaire indique aussi que si le scénario catastrophe arrivait à se concrétiser, le taux de sinistralité se dégraderait significativement pour atteindre 8,7% en 2019 et 13,4% en 2020. On apprend aussi que la répartition par secteur des crédits reste diversifiée, avec une part importante pour les ménages qui représentent les premiers bénéficiaires avec 32% du total des crédits. En deuxième place viennent les activités financières avec 12%. De même, les entreprises du BTP, des industries manufacturières ont respectivement 11% et 10% du total des crédits alloués. Toutefois, force est de constater que la qualité des portefeuilles des crédits du secteur a été impacté par le contexte économique peu favorable et le volume des créances en souffrance a bondi de 3,7% en 2018 contre de 2,3% une année auparavant soit 65,3 milliards de DH.
Cependant, ce qui inquiète le plus, ce sont les expositions individuelles des établissements. « Il est vrai que les banques procèdent à ces tests suivant une fréquence variable, selon la nature du risque. Ainsi, ces tests sont effectués semestriellement pour les risques de crédit, concentration et marché, trimestriellement pour le risque de taux d’intérêt et mensuellement pour le risque de liquidité. Mais, les résultats ne sont pas partagés», conclut un cadre du secteur bancaire, cité par le journal.