Le Trésor vient de réussir un coup de maître. Dans son édition du jour, L’Économiste annonce que le Maroc a su adapter sa stratégie en matière d'endettement extérieur en profitant d'une fenêtre favorable sur le marché financier international pour y réaliser la plus importante levée de son histoire: 3 milliards de dollars en trois tranches. Mieux, le pays préserve sa réputation sur le marché international, en dépit de la perte de son "investment grade", puisque l'émission a été sursouscrite 4 fois, qui plus est à des conditions plus avantageuses que lors de la dernière sortie en septembre dernier.
"La prime de risque de la maturité 12 ans est de 40 points de base inférieure à celle de la dernière émission de septembre dernier", assure le quotidien. Ceci étant, "en raison d’un écart de rendement positif de plus de 150 points de base entre les obligations européennes et américaines durant l’année 2020, les taux d’intérêt seraient naturellement plus élevés pour cette récente émission en dollar" alors que le spread moyen de l'émission sur le marché dollar, qui s'établit à 240 points de base, est bien inférieur à la prime de risque moyenne exigée par les investisseurs à l’égard des pays émergents, qui dépasse les 330 points de base, relève le journal.
Comme la précédente, l'actuelle levée équivalant à 27 milliards de dirhams rapproche le Trésor du plafond de 60 milliards de dirhams fixé pour les emprunts extérieurs par la loi de finances rectificative. Elle servira à couvrir en partie les besoins de financement pour le reste de l'année et une partie de janvier. "Elle permet aussi d'annihiler le mouvement haussier des taux d'intérêt depuis quelques semaines suite à l'augmentation des emprunts de l'Etat".
Le journal explique que l'orientation à la baisse des taux obligataires induite par cette levée internationale réduirait la probabilité d'une baisse du taux directeur lors du conseil de Bank Al-Maghrib, la semaine prochaine.