Parmi toutes les projections macroéconomiques élaborées par les institutions conjoncturistes publiques et privées, celle du HCP, réalisée en juillet de chaque année dans le cadre de son «budget économique exploratoire», fait autorité.
Le HCP vient d’ailleurs de publier, ce lundi, le budget économique exploratoire 2022 qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2021, ainsi que les perspectives pour l’année 2022.
Premier enseignement: le rebond de l’économie nationale sera plus fort que prévu. Les HCP table désormais sur un taux de croissance de 5,8% en 2021 (au lieu d’un taux de 4,6% pronostiqué en janvier de cette année).
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«L’activité économique nationale devrait connaitre en 2021 un rebond de sa croissance après une récession profonde en 2020. Ce raffermissement serait imputable notamment aux perspectives prometteuses de la campagne agricole 2020/2021 ainsi qu’à la reprise, sous l’effet de base, des activités non agricoles profitant d’une atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire reflétant ainsi le début de redressement de l’économie nationale», souligne les experts du HCP.
Le secteur primaire devrait enregistrer un rebond de l’ordre de 17,5% en 2021 au lieu d’une baisse de 6,9% enregistrée en 2020, grâce notamment aux bonnes conditions climatiques qui ont permis de réaliser une très bonne campagne céréalière, estimée à 98 millions de quintaux (en hausse de 206% par rapport à la campagne précédente, et de 54,8% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années).
Les activités non agricoles devraient, sous l’effet de base, afficher une croissance positive de l’ordre de 4,1% contre une baisse de 6% enregistrée en 2020. Cette reprise serait imputable à une hausse de 4% des activités secondaires contre un repli de 3,8% en 2020 et d’une amélioration de 4,1% des activités tertiaires au lieu d’une baisse de 7,1% l’année précédente.
Les activités touristiques et le transport, qui ont pâti durant l’année 2020 des effets des restrictions à la mobilité et de la fermeture des frontières, affichant ainsi des récessions aigues de -55,9% et -32% respectivement, devraient connaître un redressement sous l’effet de l’ouverture progressive et de l’assouplissement des mesures restrictives. Il s’agit notamment des dispositifs mis en place, sous les hautes instructions royales, pour faciliter le retour des MRE et encourager les rentrées des touristes étrangers.
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Dans ce contexte de rebond de la croissance économique, le marché du travail devrait connaitre un redressement et le taux de chômage au niveau national devrait, sous l’hypothèse de la poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité, se situer à près de 10,9% au lieu de 11,9%, enregistré en 2020.
Légère atténuation du déficit budgétaireLa situation des finances publiques serait marquée en 2021 par une légère atténuation du déficit budgétaire, après sa dégradation historique en 2020, estime le HCP. Le déficit budgétaire devrait ainsi passer de 7,6% du PIB en 2020 à 6,3% en 2021.
Il reste, toutefois, à un niveau élevé, faisant du retour à la situation d’avant la crise «un objectif difficile à atteindre», note le HCP, au moment où l’Etat mène une politique de relance, visant le soutien des secteurs productifs et la réduction des disparités sociales.
La persistance du niveau élevé du déficit budgétaire devrait entraîner une nouvelle augmentation de la dette publique. L’encours de la dette du Trésor continuerait d’augmenter pour frôler le seuil de 77,3% du PIB en 2021 après 76,4% en 2020. Le ratio de la dette publique globale devrait lui aussi s’accentuer pour passer de 92,5% du PIB en 2020 à 92,7% en 2021.
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