Les groupes bancaires marocains installés en Afrique de l’Ouest multiplient les succès. En atteste le dernier rapport de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), dont les conclusions sont relayées par L’Economiste. On y lit que la prépondérance des banques européennes, qui détenaient plus de 60% des entités opérant dans la région, a tendance à faiblir au fil des ans. Des groupes panafricains, et notamment marocains, ont depuis pris le relais.
«L’activité de ces groupes est dominée par les entités marocaines, avec 25 établissements de crédit affiliés à 3 groupes», indique le quotidien. Ces trois groupes (Attijariwafa bank, Bank of Africa, Le groupe Banque populaire) concentrent à eux seules 21,7% de part de marché, 23,1% des dépôts, 23% des crédits accordés aux clients et quelque 26,6% du résultat net global provisoire.
Dans le même ordre d’idées, les trois opérateurs marocains représentent 20,2% des implantations, 22,7% des guichets bancaires et 28,1% des comptes bancaires. Citant un rapport du think-tank Policy Center for the New South, L’Economiste indique que ce succès est dû aux stratégies déployées par les acteurs bancaires marocains qui ont tous les trois misé sur des prises de participation dans le capital de banques locales ou celles disposant d’un réseau de filiales implantées dans plusieurs pays africains.
Plus globalement, l’ouverture à l’international des grands groupes marocains se traduit par une présence dans plus de 20 pays. Cette politique d’expansion a permis d’augmenter la part de l’activité des banques à l’international dans les principaux agrégats des groupes Attijariwafa Bank, Banque populaire et BMCE. En effet, celle-ci ressort à 34,5% du RNPG (Résultat net part du groupe) en moyenne sur les trois dernières années.
Toutefois, indique CDG Capital dans une récente note, les banques marocaines évoluent dans un environnement des affaires encore instable et qui présente un ensemble de risques liés principalement à la fragilité des cadres réglementaires en vigueur, au coût élevé du risque et au renforcement des pressions concurrentielles. Les deux dernières années ont, par ailleurs, été façonnées par la pandémie du Covid-19 qui a affecté le système bancaire, notamment à travers l’accélération des créances en souffrance, les tensions sur les liquidités ou encore le ralentissement de la distribution des crédits.