Le coup d’envoi de cette dynamisation a été donné lors des travaux de ce forum auquel ont participé la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), son homologue espagnole (CEOE) ainsi que le Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES). Cette rencontre, inscrite dans le cadre de la visite de travail qu’effectue au Maroc le président du gouvernement espagnol, a aussi vu la participation d’une vingtaine de ministres, dont 12 accompagnant Sanchez. Devant les hommes d’affaires des deux pays, ce dernier a annoncé qu’il co-présidera jeudi, avec Aziz Akhannouch, une cérémonie de signature de 24 accords de coopération couvrant divers domaines.
Mais en ce qui concerne le développement des affaires, la couleur de la dynamisation de la coopération bilatérale a été donnée au cours du forum, lorsque le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a souligné l’importance du développement «de nouvelles joint-ventures et d’appareils productifs croisés» par les opérateurs économiques marocains et espagnols. «Il leur appartient, en effet, de renforcer l’intégration industrielle bilatérale, et de faire émerger les projets de partenariat, de co-investissements et de joint-ventures les plus fructueux pour l’intérêt mutuel», expliqué le ministre, assurant que «nos industriels y trouveront toutes les conditions requises pour un développement fructueux de leurs activités».
Parallèlement, Mezzour a estimé que le potentiel industriel avec l’Espagne «est amené à se développer encore plus à travers le positionnement du Maroc en tant que plateforme la plus compétitive en termes de décarbonation, et ce, d’autant plus que les énergies renouvelables marocaines comptent parmi les plus compétitives au monde avec une forte croissance de la part de ces énergies dans le mix énergétique national, qui sera portée à 52% à l’horizon 2030, et «une offre permettant de connecter l’industrie à une source d’énergie renouvelable allant jusqu’à -30% du tarif normal». Et de préciser en outre que «l’économie espagnole absorbe 21% des exportations marocaines et fournit 14% de nos importations, tandis que le Maroc absorbe 51% des exportations espagnoles vers le marché africain».
Lire aussi : Pedro Sanchez insiste sur «l’importance stratégique» d’entretenir les «meilleures relations» avec le Maroc
Pour sa part, la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, a affirmé qu’«une alliance économique de nouvelle génération avec le Maroc permettrait à l’Espagne de bénéficier du point d’entrée le plus efficace pour se projeter sur le continent africain en s’appuyant sur la stabilité institutionnelle et macroéconomique du Royaume sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». Selon elle, cette alliance «s’appuiera également sur la vitalité de ses entreprises et de son secteur privé au sens large», soulignant que le Maroc, au cours des deux dernières décennies, «est en effet devenu l’un des cœurs battants de l’Afrique, devenant le second investisseur sur le continent et le premier en Afrique de l’Ouest».
De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, a invité les opérateurs espagnols à s’associer pour développer les joint-ventures dans «les secteurs stratégiques des énergies renouvelables, la santé et le traitement des eaux». «Nos deux économies sont complémentaires. Cela nous permettrait de construire ensemble des écosystèmes comme, entre autres, le textile, l’automobile, l’aéronautique, et avec la Charte de l’investissement, je pense que les opportunités sont là pour lancer des chantiers communs et co-investir dans un partenariat win/win», a souligné le chef du patronat marocain.