Le coût et les délais de la répercussion du taux directeur

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Revue de presseLa hausse de 3 points du taux directeur annoncée par Bank Al-Maghrib induit une baisse de la demande en crédits, que ce soit à l’investissement, à la consommation ou dans l’immobilier. Il faudra néanmoins compter au minimum 6 mois avant d’en ressentir les effets. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 23/03/2023 à 21h55

La récente hausse du taux directeur par Bank Al-Maghrib, pour la troisième fois consécutive, qui s’établit désormais à 3 points, continue de faire parler. Et pas qu’en bien. Pour le quotidien Les Inspirations Éco, dans son édition du 24 mars, l’impact sera réel. «Cette hausse va certainement se répercuter à la baisse sur les crédits à l’investissement, les crédits immobiliers et ceux à la consommation. Cela va certainement freiner la croissance de la demande sur l’encours du crédit bancaire en général. Couplé à la régression du pouvoir d’achat, ceci va entraîner un vrai ralentissement de la croissance économique», affirme un acteur du marché financier cité par le quotidien.

Bank Al-Maghrib invoque la lutte contre l’inflation. Son conseil a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base à 3%, pour prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, lit-on dans son communiqué.

La question est de savoir quand cette hausse sera répercutée. Ceci, sachant que la transmission de la politique monétaire à la sphère réelle montre certaines défaillances sur le marché national. Elle s’avère être très lente. «En revanche, sur le marché financier, elle est visible rapidement. Dans l’histoire du marché monétaire national, le taux directeur a été augmenté une seule fois, et cela a duré un trimestre», souligne Les Inspirations Eco.

Le secteur bancaire ne réagira pas rapidement car il demeure dominé par quelques banques, à la fois dans les dépôts et dans les crédits. Un analyste cité par le quotidien estime dans ce sens que «cette situation pourrait engendrer des ententes décalées des taux décalés», chose à laquelle Bank Al-Maghrib s’oppose, puisqu’elle a déjà attiré l’attention des banques sur le retard de la répercussion du taux directeur sur les taux débiteurs et créditeurs, qui oscille entre 6 et 8 mois.

Le coût du crédit représente une importance relative par rapport au coût du risque chez les banques de la place. «Chez les banques, c’est le risque qui prime, pas la rémunération. Elles financent les agents économiques qui sont capables de rembourser leurs prêts», affirme un analyste. D’où la lenteur enregistrée.

Par Nabil Ouzzane
Le 23/03/2023 à 21h55