La pérennité du financement du système de l’aide sociale directe soulève des interrogations auprès des parlementaires. Le sujet a fait l’objet d’une question orale de la Chambre des conseillers mardi dernier. L’opportunité pour le ministre en charge du Budget, Fouzi Lekjaâ, de faire le point sur ce plan important de la révolution sociale qui se met en place, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 26 juillet.
«Depuis le lancement du programme d’aide sociale directe jusqu’en juillet courant, le gouvernement a transféré un montant de 17,45 milliards de dirhams à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le but est de financer les subventions accordées dans le cadre du système de l’aide sociale directe, dont 15,85 milliards de dirhams pour l’année 2024», lit-on.
A fin juin, les bénéficiaires de ce dispositif ont dépassé les 3,8 millions de familles, pour un montant total estimé à 2,03 milliards de dirhams. Fouzi Lekjaâ a rappelé que le gouvernement travaille à élargir et à diversifier les sources de financement du programme. Et cela, en recourant à des sources de financement innovantes et durables et en poursuivant la réforme des programmes sociaux existants en vue de garantir leur convergence et d’augmenter leur impact sur les populations ciblées.
Le ministre a souligné que le programme d’aide sociale directe coûtera 29 milliards de dirhams à partir de 2026. Pour y parvenir, Lekjaâ a insisté sur la nécessité de revoir certains programmes existants. Le but est de les regrouper et de les généraliser, avec la mise en place de critères précis. Pour lui, il faut impérativement réformer progressivement le système de compensation. «L’objectif est de consacrer les marges financières résultant de la suppression progressive des subventions pour financer les aides programmées dans le cadre de l’aide sociale directe», lit-on encore.
Dans ce contexte, le gouvernement a lancé, au cours de 2023, une étude pour dresser l’inventaire des différents programmes sociaux. Ainsi, plus de 90 programmes ont été recensés, canalisant une enveloppe financière dépassant annuellement 74 milliards de dirhams. Ces programmes et les conditions pour en bénéficier ont été analysés. Il a été constaté que la plupart souffrent de chevauchements, d’intervenants multiples et d’une faible coordination. D’où leur incapacité à cibler les bénéficiaires et le faible impact sur l’amélioration de la situation économique et sociale des citoyens.