Le gouvernement sort peu à peu de son mutisme concernant la vague d’appels au boycott de certaines marques nationales, lancée sur les réseaux sociaux. Par le biais de son ministre délégué en charge des Affaires générales, l’Exécutif tient toujours le bâton par le milieu, mais cette fois en public. Dans une déclaration exclusive accordée à le360, Lahcen Daoudi se dit attentif à la légitimité d’un tel mouvement, mais ne manque pas d’alerter quant aux risques que celui-ci engendre de facto. A commencer par l’image de la marque Maroc et l’attractivité du pays en termes d’investissements étrangers.
«Je ne doute pas que les Marocains, y compris parmi les défenseurs du boycott, aiment sincèrement leur pays et veulent que les choses aillent de l’avant. Mais je crains tout aussi sincèrement que l’appel à bouder des marques nationales ne soit téléguidé depuis l’extérieur et n’ait pour seule finalité que de nuire à l’image de notre pays», nous confie le ministre délégué aux Affaires générales.
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Mais d’où vient alors cet appel au boycott et pourquoi certaines marques et pas d’autres? «J’avoue, en tant que membre du gouvernement, mon ignorance quant à la source de cet appel et ses motivations réelles. Ce constat est partagé par l’ensemble de mes collègues au sein de l’Exécutif. Nous avons cependant foi en l’esprit citoyen des Marocains et nous espérons que cette vague va cesser de la même manière qu’elle a commencé», déclare Daoudi.
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Et pour cause, le prix à payer risque d’être élevé. «Nous craignons un impact négatif aussi bien sur les investissements étrangers que sur les emplois. Pour 2018, le gouvernement a un programme portant sur la création de milliers d’emplois. Et, dans l’immédiat, nous nous apprêtons à accueillir un grand investisseur sud-coréen qui va s'installer dans la région de Tanger. A court comme à moyen terme, il nous faut donc de la sérénité», a affirmé le ministre délégué aux Affaires générales qui s'avère par ailleurs être un des hommes de confiance du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.
Lahcen Daoudi va plus loin, en prenant fait et cause, mais sans le dire, pour une entreprise en particulier: Centrale Danone. «C’est là un bon exemple: cette entreprise est certes française, mais regardez ce qu’elle fait pour le monde rural au Maroc. Non seulement elle emploie des milliers de personnes dans ses usines, mais elle fait vivre aussi plusieurs dizaines de milliers d’éleveurs. Que vont-ils devenir si jamais elle ferme ses portes, à un moment où le Maroc a le plus besoin d’entreprises et d’emplois?», s’interroge-t-il. En attendant une réponse, il n’est pas exclu que la vague de boycott soit au menu du Conseil de gouvernement de demain jeudi 10 mai.