«Je pense que nous avons montré à tout le monde qu’il fallait prêter attention aux risques lors de l’exportation de produits vers la Russie… Le 30 octobre, nous avons déjà interdit l'importation de tomates marocaines réexportées depuis les Pays-Bas, la Belgique et la France en raison de la découverte du virus Pepino Mosaïc», a affirmé Sergei Dankvert dans un entretien accordé à l’agence de presse TASS.
Le responsable russe affirme avoir suggéré à ses homologues marocains d’indiquer les régions épargnées du virus et celles qui ne le sont pas. «Tant qu'ils n'auront pas fait cela, et si la situation continue de se détériorer, nous serons contraints d'imposer une interdiction», a prévenu Sergei Dankvert.
Contacté par Le360, un membre de l’Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (APEFEL) se défend en minimisant l’impact du virus Pepino Mosaïc sur la santé humaine. Pour lui, cette mesure n’est ni plus ni moins qu’une barrière non tarifaire que les Russes utilisent pour protéger leur production locale.
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Les Russes, poursuit-il, se cachent derrière des considérations phytosanitaires pour dissuader les producteurs marocains de tomates.
D’ailleurs, la plupart des exportateurs ont dû suspendre l’approvisionnement du marché russe, de peur de supporter des frais additionnels liés au transport et à la destruction de la cargaison en cas d’interdiction.
«Pour produire de la tomate en hiver, les agriculteurs russes ont besoin de déployer de gros moyens pour s’équiper en serres en verres, ce qui renchérit le coût de la production et la rend moins compétitive. Pour pouvoir écouler leurs tomates, ils sont contraints de bloquer l’accès du marché, sous prétexte de non-conformité aux normes phytosanitaires», poursuit notre interlocuteur, membre de l’APEFEL.
Le Maroc est le troisième fournisseur du marché russe en tomates, après l’Azerbaïdjan et la Turquie. 10% des importations de tomates en Russie proviennent du Maroc.