Après deux années de croissance fulgurante au Maroc, Akdital, leader des cliniques privées, ne cache plus ses ambitions internationales. Le groupe envisage une implantation en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, tout en gardant un œil sur l’Afrique subsaharienne, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire, indique le magazine Jeune Afrique.
«Nous sommes en avance sur nos objectifs», se réjouit Rochdi Talib, fondateur et PDG d’Akdital, cité par le magazine. En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de près de 3 milliards de dirhams, un niveau qu’il espérait atteindre seulement en 2026. Cette dynamique se confirme en 2025: pour le premier semestre, les revenus dépassent 2 milliards de dirhams (198 millions d’euros), soit une hausse de 67% par rapport à l’an dernier.
Pour l’ensemble de l’année, Akdital table sur un chiffre d’affaires compris entre 4,5 et 5 milliards de dirhams et prévoit l’ouverture de douze nouvelles cliniques, dont trois sont déjà opérationnelles à Laâyoune et Guelmim, précise le magazine panafricain. Moins de deux ans après son introduction en Bourse, le groupe domine plus que jamais le secteur de la santé privée, stimulé par la généralisation de la couverture sanitaire universelle qui doit intégrer 22 millions de nouveaux bénéficiaires. Avec 8 530 employés et plus de 250 millions d’euros investis en un an et demi, Akdital vise 62 établissements répartis dans 32 villes d’ici 2027, contre une quarantaine aujourd’hui.
«Notre stratégie d’expansion vise à rapprocher les soins des populations, notamment dans les zones où l’accès reste limité», précise le groupe. En 2024, dix nouvelles villes ont ainsi bénéficié de la présence d’Akdital.
Alors que le Maroc continue d’être sa priorité, Akdital franchit un cap avec sa première incursion à l’international. En juillet, le groupe a acquis l’hôpital Abdul-Rahman-Al-Mishari à Riyad, en Arabie saoudite, après avoir signé deux protocoles d’accord avec des entreprises locales. Le groupe projette d’investir 200 millions de dollars dans le royaume et a déjà acquis des terrains à Riyad pour construire deux nouveaux établissements. «La Mecque et Médine nous intéressent également», indique Talib, qui prévoit l’ouverture de cinq cliniques en Arabie saoudite d’ici 2027. Parallèlement, trois établissements devraient voir le jour aux Émirats arabes unis, dont deux dans le sud de Dubaï et un à Ras Al-Khaïmah.
Selon Akdital, ces marchés combinent des politiques favorables à l’investissement privé en santé et des besoins croissants en soins intermédiaires et haut de gamme, portés par la croissance démographique et la couverture médicale.
Contrairement à d’autres groupes marocains, Akdital privilégie pour l’instant le Moyen-Orient à l’Afrique subsaharienne. Une première tentative d’implantation en Mauritanie a échoué, la législation locale interdisant à un étranger d’être majoritaire. «Nous avons soulevé ce point auprès des autorités, sans succès», confie Talib. Mais la perspective d’une expansion en Côte d’Ivoire et au Sénégal reste à l’étude. «Nous continuons notre prospection», assure-t-il.








