La facture de la compensation chute de 47,5% à 13,07 milliards de dirhams

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Le déficit budgétaire s’est établi à 29,2 milliards de dirhams à fin septembre, contre 34,8 milliards à la même période de l’année dernière. La dette intérieure poursuit sa hausse avec une progression de 8,6% à 464,6 milliards de dirhams.

Le 20/10/2015 à 17h02

S’il y a une réforme où le gouvernement Benkirane a osé et réussi, c’est bien évidemment celle de la décompensation, partielle pour le moment. Les tensions sociales tant redoutées n’ont pas eu lieu et les effets de cette mesure sont plus que palpables sur le niveau de la réduction du déficit budgétaire de l’année en cours, bénéficiant bien évidemment de l’évolution plus que favorable des cours du pétrole et des produits agricoles. De la "baraka", diront certains!

En effet, à fin septembre, et selon les données de la Trésorerie générale du royaume, le déficit budgétaire s’est délesté de 5,6 milliards de dirhams pour ressortir à 29,2 milliards de dirhams. Globalement, l’impact de la forte baisse de la facture de la compensation est notable. Celle-ci s’est contractée de 47,5% pour s’établir à 13,07 milliards de dirhams, contre 24,83 milliards de dirhams.

Si la situation continue à évoluer favorablement, l’Etat pourra économiser la moitié de la facture budgétisée pour la compensation. Il faut noter que la Loi de Finances 2015 avait budgétisé un montant de 31,2 milliards de dirhams au titre de la facture de compensation. A ce niveau, Il faut souligner qu’en plus de la décompensation, la facture a beaucoup bénéficié de la chute des cours du pétrole, qui sont à leur plus bas niveau depuis le début de la décennie en cours, et de celui des produits agricoles.

La baisse de cette facture a impacté sur les charges ordinaires du budget qui ont reculé de 6,1% et ce malgré une hausse des dépenses d’investissement de 2,1% à 38,8 milliards de dirhams, ce qui est de bon augure partant de l’impact positif de ces dépenses sur le tissu économiques, notamment sur les entreprises. Malheureusement, la charge de la dette continue à progresser en s’établissant à 21,2 milliards de dirhams contre 18,2 milliards de dirhams à la même période de l’année dernière sous l’effet, notamment, de la poursuite de la politique d’endettement au cours de ces dernières années.

En revanche, du côté des recettes ordinaires, la baisse a été beaucoup moins importante. Celles-ci ont reculé de 0,4% sous l’effet de la baisse des recettes de l’Impôt sur les sociétés (IS) de l’ordre de -2,8% à 31,7 milliards de dirhams. Une baisse qui s’explique par la conjoncture morose actuellec et par le fait que le précédent exercice avait bénéficié de rentrées exceptionnelles résultant des cessions de Centrale Laitière et de Maroc Telecom.

Par contre, les recettes de l’Impôt sur le revenu (IR) et de la TVA intérieure ont progressé de respectivement 6,3 % à 27,2 milliards de dirhams et 5,4% à 15,02 milliards de dirhams. La hausse de la TVA intérieure est un bon signe, si elle se justifie par une amélioration de la consommation intérieure des ménages.

Ainsi, grâce aux évolutions signalées, le taux de couverture des dépenses par les recettes s’établit à 101,5%, contre 95,7% à la même période de l’année dernière.

Seul hic, que le déficit budgétaire baisse ou non, la dette intérieure continue sur son trend haussier. Celle-ci a progressé de 8,6% pour ressortir à 464,6 milliards de dirhams à fin septembre 2015.

Par Moussa Diop
Le 20/10/2015 à 17h02