La Bourse de Casablanca retrouve l’attractivité des investisseurs étrangers

La Bourse de Casablanca.

Revue de presseAprès le creux de 2022, l’investissement étranger à la Bourse de Casablanca affiche un redressement notable en 2024, porté par la forte hausse du marché actions. Si la présence des capitaux étrangers reste globalement stable en proportion, elle demeure concentrée sur un nombre limité de valeurs et de secteurs stratégiques, reflétant une approche ciblée et sélective des investisseurs. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News Hebdo.

Le 18/12/2025 à 19h23

L’investissement étranger à la Bourse de Casablanca a marqué un net redressement en 2024, renouant avec des niveaux de valorisation élevés après le creux observé deux ans plus tôt. Cette reprise s’inscrit toutefois davantage dans le sillage de la hausse générale du marché que dans une dynamique d’entrées nettes de capitaux, la présence étrangère restant globalement stable en proportion.

Selon les dernières données publiées par l’Autorité marocaine du marché des capitaux, reprises par le magazine Finances News Hebdo, la valeur des portefeuilles détenus par les investisseurs étrangers s’est établie à 182 milliards de dirhams à fin décembre 2024, en progression annuelle de 7,8%. Cette évolution intervient dans un contexte de forte appréciation du marché actions, le MASI ayant enregistré une performance de plus de 22% sur l’année. L’écart entre la hausse de l’indice et celle de l’encours étranger traduit une progression principalement imputable à l’effet prix, sans renforcement significatif de la position relative des investisseurs étrangers.

La part des investissements étrangers dans la capitalisation boursière globale s’est ainsi maintenue à un niveau élevé, atteignant 24,1% en 2024. Ce ratio confirme un ancrage structurel des capitaux étrangers sur la place casablancaise, mais sans signal d’accélération ou de retour massif des flux. Sur le long terme, l’évolution de l’encours étranger demeure étroitement liée aux cycles boursiers. L’année 2022 avait marqué une rupture brutale, avec une contraction de plus de 25% de la valeur des portefeuilles, en ligne avec la baisse du MASI. Depuis, le redressement amorcé en 2023 s’est consolidé en 2024, porté par le retour d’un cycle haussier sur les actions cotées.

Si la présence étrangère est aujourd’hui généralisée à l’ensemble de la cote, puisque chacune des 77 sociétés cotées compte au moins un investisseur étranger dans son capital, elle reste toutefois fortement concentrée, souligne Finances News Hebdo. En pratique, seules trente valeurs affichent une détention étrangère supérieure à 10%. Plus encore, douze sociétés concentrent à elles seules plus de 113 milliards de dirhams d’investissements étrangers, soit près des deux tiers de l’encours total et un peu plus de 15% de la capitalisation boursière globale.

Dans le détail, six entreprises sont détenues à plus de 75% par des investisseurs étrangers, pour une valeur cumulée de près de 52 milliards de dirhams. Six autres sociétés présentent un taux de détention compris entre 50% et 75%, représentant un encours de plus de 61 milliards de dirhams. À ces groupes, s’ajoutent douze sociétés dont la participation étrangère se situe entre 25% et 50%, totalisant près de 46 milliards de dirhams. À l’opposé, la majorité des sociétés cotées, soit 47 valeurs, restent faiblement exposées aux capitaux étrangers, avec une détention inférieure à 10% et un encours cumulé limité à 16,4 milliards de dirhams.

Sur le plan structurel, l’investissement étranger demeure largement dominé par des participations stratégiques. Celles-ci représentaient plus de 90% de l’encours en 2024, un niveau en léger retrait par rapport à l’année précédente. Rapportées à la capitalisation boursière, ces participations pèsent près de 22%, contre près de 25% un an plus tôt. Ce recul relatif s’explique moins par un désengagement que par l’élargissement de la capitalisation et l’évolution du flottant, dans un marché en forte progression.

En parallèle, a-t-on lu dans Finances News Hebdo, les participations minoritaires continuent d’évoluer à la marge. Elles représentent désormais un peu plus de 2% de la capitalisation globale et plus de 8% de la capitalisation flottante, traduisant un positionnement plus opportuniste et ciblé sur certaines valeurs.

D’un point de vue sectoriel, la détention étrangère demeure particulièrement élevée dans quelques segments clés. Le secteur de l’électricité reste largement dominé par des capitaux étrangers, avec un taux proche de 86%. Il est suivi par les télécommunications, les boissons, le pétrole et gaz, ainsi que l’industrie agricole, qui affichent tous des taux supérieurs à 40%. L’année 2024 a d’ailleurs été marquée par l’émergence de ce dernier secteur, récemment constitué, à la faveur de l’introduction en Bourse de CMGP Group, dont la participation étrangère avoisine 39%.

À l’inverse, certaines évolutions traduisent un recentrage sectoriel. Le secteur du transport ne compte plus de participations stratégiques étrangères à la suite de la radiation de Timar, mettant fin à une présence historique dans ce segment. Enfin, sur le terrain des participations minoritaires individuelles, inférieures à 4% du capital, les investisseurs étrangers privilégient des secteurs à forte composante technologique ou de consommation, comme les matériels et services informatiques, la distribution, les boissons ou encore la santé, confirmant une approche sélective et ciblée sur la place casablancaise.

Par La Rédaction
Le 18/12/2025 à 19h23