L’application de l'IFRS ne semble pas causer beaucoup de dégâts aux banques marocaines. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que les banques s'apprêtent à publier les états de synthèse du 1er trimestre dans un contexte d'atténuation des risques. Il faut dire que la hausse de 9% à 13,3 milliards de dirhams des bénéfices des banques, en 2017, s’explique en partie par «le recul de 3% du coût du risque à 9,6 milliards de dirhams». La baisse de ce poste est d’autant plus marquante dans les comptes sociaux, puisqu'il a décru de 26% à 6,4 milliards de dirhams. Le journal affirme qu’il s’agit de la première baisse de cet indicateur depuis 2008. Elle s’explique par «le ralentissement des créances en souffrance et un niveau de provisionnement assez important de ces prêts non productifs (plus de 70%), ainsi que des créances sous watchlist ces dernières années». Le risque pour elles reste la faiblesse de la croissance économique, qui entraînerait «une stabilisation du coût du risque ou une légère augmentation» des impayés. Seule une croissance à 6% ou plus entraînerait une réduction du risque de crédit, comme le suggère L’Economiste qui cite Hiba Zahoui, directrice de la Supervision bancaire à Bank Al-Maghrib.
Si les impayés se sont réduits l’an dernier, c’est globalement grâce aux entreprises. Néanmoins, leur santé est relative en fonction des secteurs. La situation est toujours aussi difficile dans les BTP (y compris l'Immobilier) et le Commerce, qui ne sont pas épargnés par la conjoncture et la dégradation des délais de paiement. «L'hôtellerie affiche toujours un taux de créance en souffrance très élevé (22,1%)», relève le journal. Sans parler de l’immobilier dont les principales société ont été mises sous surveillance depuis le début de leurs difficultés financières. A travers les plans drastiques de restructuration que certaines ont lancé pour remonter la pente, les banques ont réussi à recouvrer en remboursement des crédits quelque 10 milliards de dirhams.
Au registre des performances, les banques ont vu tripler la taille de leur bilan à 1.540 milliards de dirhams en 2017, soit 1,5 fois le PIB. Leur produit net bancaire s’est lui aussi amélioré (5,4%) à 67 milliards de dirhams, porté par la marge d'intérêt qui s'est appréciée de 4,8% à 45 milliards de dirhams et les revenus des commissions qui ont augmenté de 10% à 12,3 milliards de dirhams. Au total, ce sont 26 millions de comptes inscrits dans les livres des banques.