Auprès des commerçants au marché de gros d’Inezgane, l’activité bat son plein. Les camions déchargent des caisses débordantes de tomates rouges, tandis que les grossistes discutent âprement des prix. Mohamed El Hadiri, un agriculteur de la région, observe avec une certaine satisfaction la reprise du commerce après des semaines difficiles. «La situation s’améliore doucement. Il y a quelques jours, une caisse se vendait à moins de 20 dirhams. C’était catastrophique pour nous, les agriculteurs. Aujourd’hui, elle dépasse les 60 dirhams, ce qui est plus raisonnable», explique-t-il.
À l’opposé, dans les marchés populaires d’Inezgane et des alentours, l’ambiance est bien différente. Cet équilibre observé sur les marchés de gros ne se traduit pas sur les marchés de détail, où les consommateurs continuent de payer des prix disproportionnés. «Le kilo de tomates se vend entre 1,5 et 2 dirhams sur les marchés de gros, mais il atteint 6 dirhams chez les détaillants, ce qui est incompréhensible. Les autorités compétentes doivent intervenir pour réguler les prix et lutter contre les abus», souligne El Hadiri.
Pour Yassine Belhrach, vice-président de l’Association Chtouka des producteurs agricoles, la surabondance actuelle est directement liée aux récentes vagues de chaleur dans la région. «Les prix oscillent entre 20 et 60 dirhams la caisse, soit environ1 à 2 dirhams le kilo. À ce niveau, les agriculteurs ne récupèrent même pas leurs coûts de production, ce qui les plonge dans des difficultés financières», déclare-t-il.
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«Les consommateurs devraient normalement acheter les tomates à un prix bien inférieur à celui affiché actuellement dans les marchés de détail. Ce manque de cohérence dans les prix doit être corrigé», affirme Belhrach.
Entre l’abondance sur les marchés de gros et les prix jugés excessifs au détail, la chaîne de distribution semble défaillante. Pour les producteurs comme pour les consommateurs, la solution réside dans une intervention rapide et efficace des autorités pour réguler les circuits, lutter contre les pratiques spéculatives et garantir une équité des prix.