La nouvelle attitude des autorités espagnoles à l’égard des routiers marocains est sans doute la goutte qui a fait déborder le vase. La réactivation par l’Espagne d’un vieux mécanisme, resté inappliqué pendant plus de 28 ans, a suscité l’indignation des opérateurs économiques, en particulier les exportateurs, qui ont aussitôt alerté le gouvernement.
L’application de ce mécanisme, appelé «Franchise carburant», s’est traduite par une intensification des verbalisations à l’encontre des routiers qui dépassent la limite de 200 litres de gasoil «marocain» dans le réservoir.
Selon nos informations, au moins deux ministres du gouvernement El Othmani, en l’occurrence Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Indutrie et du commerce (en charge du commerce extérieur) et Abdelkader Amara, ministre de l’Equipement et du transport, ont pris ce dossier à bras le corps et sont décidés à défendre jusqu’au bout les intérêts du Maroc. Le sujet a d’ailleurs été abordé en marge de la dernière réunion du Conseil de gouvernement.
«La problématique du transport international routier sera discutée dans sa globalité avec l’UE», nous confirme une source gouvernement. Il s’agit de négocier un nouvel accord spécifique, lequel devrait remplacer une multitude d’accords bilatéraux liant le Maroc à un certain nombre de pays membres de l’UE.
Lire aussi : Nouveau rebondissement dans la guerre commerciale entre le Maroc et l’Espagne
Signe d'une amplification de la tension née dans le sillage de cette nouvelle vague de verbalisations visant les routiers marocains, la date de la prochaine réunion de la commission mixte maroco-espagnole chargée du TIR n'a à ce jour pas été fixée. Une chose est sûre, nous confirme la même source, l'administration marocaine n'a pas l'intention de convoquer une réunion de cette commission cette année.
La crise sanitaire du Covid-19 a eu pour effet de réduire les flux commerciaux. Une fois n'est pas coutume, le contingent des autorisations bilatérales négociées au titre de l'exercice 2020, environ 85.000, suffit largement pour répondre aux besoins des routiers d'ici la fin de l'année. Résultat, contrairement aux années précédentes, le Maroc n'a pas besoin de demander une rallonge d'autorisations additionnelles auprès de l'administration espagnole. Et c'est tant mieux!