Les journalistes qui ont assisté à la conférence de presse du PDG de RAM, Abdelhamid Addou, mercredi dernier à Casablanca, sont restés sur leur faim. A l’instar du communiqué du département du chef de gouvernement, diffusé la veille, le top management de la compagnie nationale est resté évasif sur le contenu du nouveau contrat-programme RAM-Etat pour la période 2023-2037. Aucune indication n’a été donnée quant au calendrier projeté pour la réalisation des objectifs fixés à l’horizon 2037 (quadruplement de la flotte, nouvelles lignes point à point, etc.).
Contrairement aux contrats programmes signés précédemment avec d’autres entreprises publiques (ONEE, ONCF, etc.), le gouvernement est resté discret sur le montant engagé dans le deal conclu avec RAM ne serait-ce que pour les quatre années restantes du mandat gouvernemental. Face aux représentants des médias, Abdelhamid Addou a fait savoir que le montant de l’augmentation de capital nécessaire pour l’acquisition de nouveaux avions sera défini chaque année en fonction de la conjoncture, par un comité de suivi, nommé par le chef du gouvernement.
Interrogée sur le calendrier et le volume d’investissement prévu dans le contrat, une source gouvernementale affirme qu’«un premier décret va bientôt voir le jour avec les engagements de la première année».
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Le contrat-programme RAM-Etat s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement par le gouvernement de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme 2023-2026, qui ambitionne de positionner le Maroc parmi les destinations touristiques mondiales majeures, avec 17,5 millions de touristes, 120 milliards de dirhams de recettes en devises et la création de 80 000 opportunités d’emploi directes et 120.000 indirectes. «La feuille de route sera respectée. Il est prévu que la RAM nous accompagne dans notre effort ainsi que les autres compagnies, que ce soit pour les lignes point à point internationales ou domestiques», confirme une source autorisée au ministère du Tourisme, contactée par Le360.
De son côté, Hamid Benatahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) a qualifié de «très bonne nouvelle» la signature du contrat-programme qui, rappelle-t-il, «vient répondre à une demande insistante des professionnels du tourisme depuis de longues années».
Et d’ajouter: «On a toujours dit que pour être une grande destination touristique, il faut une grande compagnie nationale. Quand on met en place un siège d’avion, cela contribue à la relance de l’investissement touristique, au développement de l’emploi et à l’amélioration des recettes touristiques».