Le constat est établi par CFG Bank dans le cadre d’un document récemment publié traitant des perspectives économiques pour l’année 2023 et relayé par le quotidien Les Inspirations Eco.
«Malgré l’exacerbation des pressions inflationnistes, suite à l’éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022, le Maroc a continué de privilégier une politique monétaire accommodante afin de soutenir la reprise économique à la sortie de la crise sanitaire, d’accompagner la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement économique et social, et de préserver la demande et le pouvoir d’achat des ménages», lit-on.
Tenant compte de l’origine majoritairement importée de l’inflation, la Banque centrale estimait que l’adoption d’une politique monétaire moins accommodante n’aurait pas l’effet escompté.
Toutefois, à partir de septembre, Bank Al-Maghrib s’est vue contrainte de relever son taux directeur de 50 points de base consécutivement lors des deux derniers conseils, le portant de 1,5% à 2,5%. Pour CFG Bank, les dés sont jetés. Bien que la Banque centrale n’ait pas communiqué ses intentions quant à l’évolution du taux directeur sur les mois à venir, tout laisse présager qu’un nouveau resserrement de la politique monétaire courant 2023 n’est pas à exclure.
«Toute nouvelle augmentation du taux directeur serait motivée par la nécessité d’éviter tout désencrage des anticipations d’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix», indique Les Inspirations Eco.
Les analystes de CFG Bank estiment que le rehaussement du taux directeur devrait se répercuter sur les taux primaire et secondaire des bons du Trésor, principalement sur la partie courte de la courbe en premier lieu, puis par effet de diffusion sur la partie moyenne et longue. Ainsi, l’orientation haussière de la courbe des taux devrait se poursuivre sur l’année 2023, ce qui aura pour conséquence d’augmenter le coût de financement du Trésor.