Les précipitations survenues durant le mois d’octobre ont permis aux agriculteurs de garder espoir, mais pour la culture oléicole, il n’y avait plus rien à attendre. Et les perspectives pessimistes ont fini par se concrétiser. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 11 décembre. «La récolte, qui a démarré dès la deuxième quinzaine du mois de novembre, ne fait que corroborer une campagne désastreuse pour la troisième année consécutive. Il s’agit d’une petite campagne», lit-on. Jamais la production n’a été aussi faible.
Un professionnel indique que le coût de revient se situe entre 2 et 3 dirhams, contre 1 dirham auparavant, sans compter les charges fixes associées à la production. Quant au prix de l’olive, il est de 13 dirhams le kilo. Tout compte fait, la perte pour le producteur est estimée à 3 dirhams par kilo. «La récolte, qui habituellement s’étend jusqu’au mois de janvier, pourra s’achever plus tôt que prévu», lit-on encore.
Selon Rachid Benali, président de l’Interprolive et de la COMADER, «80% de la production globale est déjà récoltée». Des chiffres précis sur le volume de la production ne sont toujours pas disponibles, mais la situation laisse envisager le scénario le plus défaitiste.
La pénurie d’eau persiste. Si elle se prolonge, comme ce fut le cas en novembre, les répercussions seront considérables. Les prévisions tablent dans ce cas sur une production de 40.000 à 60.000 tonnes, confirmant ainsi la courte durée de la saison oléicole. «L’essentiel de cette production proviendra d’oliveraies irriguées traditionnelles et de jeunes oliveraies intensives. Ces oliveraies irriguées représentent environ 30% de la superficie oléicole du Maroc, estimée à 1,22 million d’hectares», écrit Les Inspirations Eco.
Pour rappel, dans ses prévisions, le ministère de l’Agriculture s’attendait à un repli de la production d’olives pour la saison 2024/2025 de 11% par rapport à l’année dernière, et de 40% par rapport aux saisons normales.
Le litre d’huile d’olive est actuellement vendu entre 90 et 110 dirhams, en fonction de la qualité. Des prix qui demeurent en deçà des prévisions, car tout portait à croire que, vu la faible récolte, une envolée des prix était attendue sur le marché, au point de dépasser les 120 dirhams par litre. L’annonce des importations a fait reculer les prix et contribué à stabiliser le marché. Il est prévu d’importer 10.000 tonnes d’huile d’olive d’Espagne d’ici la fin de l’année, avec en prime la suspension des droits d’importation.