Au moment où le taux de chômage a atteint 13,5% au 3e trimestre 2023, selon le HCP, le taux de dissolution des entreprises a enregistré, quant à lui, un nouveau seuil inquiétant dans un contexte de reprise économique, mais aussi de la pression des différentes crises successives.
D’après la 4e édition du rapport annuel de l’Observatoire marocain de la TPME (OMTPME), reprise par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 7 novembre, les dissolutions d’entreprises ont enregistré une hausse de près de 18% en 2022 (9.740 entreprises concernées) après les 52,4% enregistrés en 2021 au sein d’une démographie du tissu productif largement dominée par les microentreprises (88%).
«Par rapport à 2019, année de référence, le nombre de dissolutions est en hausse de 27,8%. Parallèlement, les créations d’entreprises ont affiché une baisse de 11% en 2022, selon les données de l’OMPIC, après une augmentation de 23,4% en 2021», lit-on.
L’évolution des dissolutions entre 2021 et 2022 montre que les régions du Sud ont subi la hausse la plus importante, soit 91,2%. Les régions de Marrakech-Safi (80,4%) et Béni Mellal-Khénifra (40,5%) complètent le podium. Par contre, la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima est le seul territoire où le nombre de dissolutions a baissé (-22,1%).
En ce qui concerne les emplois déclarés à la CNSS, au titre de l’année 2022, ils ont totalisé 3,8 millions, soit une hausse annuelle de 8,9%. Cette évolution est plus marquée que celle de l’année précédente (+5,4%). Dans ce sens, le nombre total des entreprises personnes morales et physiques actives déclarant leurs salariés a également augmenté pour atteindre 315.453, contre 294.000 en 2021 (+7,3%).
Selon le rapport, cette évolution résulte, en plus des impacts de la conjoncture économique, de l’effort de sensibilisation entrepris auprès des entreprises pour effectuer leurs déclarations dans le respect de la réglementation.
«En se référant à l’analyse des données régionales, ce paramètre fait ressortir des disparités entre les régions, y compris l’évolution des affiliations et des emplois déclarés à la CNSS. Ainsi, la région de Souss-Massa enregistre une évolution significative de 44,2% par rapport à 2021 en termes d’affiliations à la CNSS, occupant ainsi la 3e position avec une part de 10,9% du total de l’effectif des entreprises déclarantes. La région de Drâa-Tafilalet et les provinces du Sud ont, de leur côté, vu le nombre de ces affiliations progresser respectivement de 37,8% et 22,5%», lit-on encore.
Par contre, les régions de Fès-Meknès et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont enregistré une baisse de 28,3% et 4,7% des entreprises déclarantes
Par ailleurs, il est à noter que la région de Casablanca-Settat demeure en tête en termes d’affiliations et d’emplois déclarés, avec des parts respectives de 32,5% et 38,7%. De surcroît, la répartition du tissu des entreprises, sur le plan régional, montre que l’axe Tanger-El Jadida a généré, en 2021, une part de 58,8% du PIB au plan national tout en accueillant environ 63,3% de leur effectif total.