L’économie nationale devrait afficher une croissance de 3,2% en 2024, en progression par rapport au taux estimé pour 2023 (2,9%), selon le Haut-Commissariat au plan (HCP). Ces prévisions tiennent en compte une évolution des impôts et taxes sur produits nets de subventions de 3,2%, indique le HCP qui vient de publier son Budget économique prévisionnel pour 2024.
S’agissant du PIB nominal, il connaîtrait un accroissement de 6% en 2024, portant l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, à 2,8% en 2024 après avoir enregistré 4,5% en 2023 et 3,1% en 2022, ajoure-t-il.
Le HCP indique aussi que les prévisions économiques de 2024 sont établies en prenant en considération les dispositions annoncées dans la loi de finances 2024 et que l’année en cours serait marquée par la mise en œuvre d’une panoplie de mesures en vue d’atténuer les effets liés aux conséquences socioéconomiques de l’inflation, de la sécheresse et du séisme d’Al Haouz. Ainsi, note-t-il, plusieurs grands chantiers seraient déployés, notamment à travers la mise en œuvre des programmes de reconstruction et de mise à niveau des zones sinistrées, des aides sociales directes et d’aide au logement.
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Ces prévisions, poursuit le HCP, se basent également sur l’hypothèse d’une reprise de la demande étrangère dans un contexte d’atténuation progressive des tensions inflationnistes au niveau international.
Par ailleurs, ces projections supposent la réalisation d’une production céréalière au-dessous de la moyenne durant la campagne 2023/2024, compte tenu du niveau des précipitations et leur répartition spatio-temporelle à fin décembre 2023. De ce fait, les activités agricoles enregistreraient une hausse de 2,5% en 2024, contribuant à la croissance du PIB de 0,3 point. En tenant compte d’une amélioration des activités de la pêche maritime, le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en hausse de 2,7% au lieu d’une augmentation de 6,7% estimée pour 2023.
Reprise prévue du secteur secondaire en 2024
Les activités non agricoles connaîtraient, quant à elles, un taux de croissance de près de 3,2% en 2024 après 2,7% en 2023, soutenues par la poursuite de la bonne tenue du secteur tertiaire et par la reprise du secteur secondaire.
Portée par la consolidation des demandes extérieure et intérieure, la valeur ajoutée secondaire s’améliorerait de 2,8% en 2024 après un repli de 0,4% en 2023, bénéficiant de l’impact positif du redressement prévu du secteur du BTP (bâtiment et travaux publics), des activités minières et des industries de transformation.
Dans le détail, le Budget économique prévisionnel 2024 indique que les activités industrielles devraient s’accroître de 2,7% en 2024, tiré principalement par la reprise attendue des industries chimiques et par la poursuite de la performance de l’industrie automobile.
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Pour le secteur minier, il connaîtrait une progression de 3,9% en 2024 au lieu d’une contraction de 4,2% en 2023 et de 9,4% en 2022. Il profiterait de la demande extérieure, notamment en provenance des États-Unis et de l’Europe, dans un contexte d’un recul prévu des cours du phosphate et ses dérivés au niveau international.
Une embellie pour le secteur du BTP
Le secteur du BTP afficherait, quant à lui, une reprise de son activité en 2024, soutenue à la fois par la hausse des investissements publics en matière d’infrastructure et par le lancement du programme d’aide au logement. Rappelons que ce dernier vise le renouvellement de l’approche d’aide à l’accès à la propriété immobilière et le soutien du pouvoir d’achat des ménages par le biais d’une aide financière directe accordée à l’acquéreur.
Le secteur devrait également tirer profit du programme de reconstruction et de réhabilitation des régions sinistrées par le séisme d’Al Haouz, avec une enveloppe budgétaire estimée à 120 milliards de dirhams (MMDH) sur la période 2024-2028. Ce qui permettrait à la valeur ajoutée du BTP de s’accroître de 2,8%, au lieu de deux baisses de 1,3% en 2023 et 3,6% en 2022.
Il ressort également des prévisions du HCP que les activités tertiaires, tirées principalement par la reprise de la demande intérieure stimulée par les programmes du soutien public, conserveraient leur soutien à la croissance économique globale, affichant une amélioration de 3,4% en 2024 après 4% une année auparavant. Cette évolution devrait être soutenue par la bonne performance de l’activité touristique et du transport ainsi que des activités financières et immobilières.
