Tomates, poivrons, blé... Le prix de différents produits agricoles a connu une hausse significative durant ces dernières semaines, au grand désespoir des petites bourses. Interrogé dans ce sens sur l’efficacité du Plan Maroc Vert à assurer la sécurité alimentaire des Marocains au moment où le prix de certains produits agricoles atteint des seuils inédits, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a répondu en assurant que ledit plan a permis au Maroc d’éviter le pire.
«Sans le Plan Maroc Vert et le travail colossal qui a été fait durant les dix dernières années, la situation serait catastrophique aujourd’hui. Il suffit de voir ce qui se passe autour de nous, notamment dans des pays développés: l’Espagne instaure désormais des quotas pour l’achat de l’huile de table», a insisté le ministre de tutelle.
Selon Mohamed Sadiki, la priorité, durant cette période, est d'assurer l’approvisionnement du marché national qui ne devrait manquer d’aucun produit. «Aujourd’hui, rien ne manque sur le marché national. Il est vrai que les prix ont augmenté, mais c’est le cas partout dans le monde. Nous nous sommes concertés avec les professionnels, et nous pouvons confirmer que la production agricole nationale a augmenté, la production des légumes a même doublé».
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Répondant à la critique quant à la stratégie du ministère à privilégier l’agriculture d’exportation au détriment du marché national, le ministre assure que les différentes réunions tenues avec les professionnels du secteur ont permis de favoriser l’approvisionnement du marché local.
«Nous nous sommes concertés avec les professionnels et nous nous sommes mis d’accord avec eux pour approvisionner le marché national en priorité. Il faut être positif et se baser sur des données factuelles», souligne-t-il.
Pour ce qui est de la stratégie de la tutelle à assurer les stocks stratégiques alimentaires afin de sécuriser l’approvisionnement du marché national en plusieurs produits de première nécessité, Mohamed Sadiki a fait savoir qu’une commission a été mise en place afin d’identifier les produits qui devront être stockés et les mécanismes à adopter pour garantir ces stocks.
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Cette stratégie concerne d’un côté des produits que la production nationale ne couvre pas entièrement à savoir les céréales, le sucre et l’huile de table et d’un autre, les intrants agricoles notamment, les graines, les engrais et les pesticides non produits localement.
«Il est très difficile d’entamer le chantier de mise en place des stocks stratégiques dans la conjoncture actuelle compte tenue de la flambée des prix sur le marché international, mais nous avons néanmoins convenu avec le ministère des Finances de commencer à construire notre stock stratégique en blé tendre et blé dur à partir de ce mois d’avril», précise le ministre de l’Agriculture.
Ce stock devra être mis à disposition de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses et viendra s’ajouter à celui de cinq mois dont dispose le Maroc actuellement.