Pour Ryad Mezzour, le secteur industriel au Maroc se porte bien, chiffres à l’appui. «Non seulement la crise est derrière nous, mais jamais nous n'avons été aussi performants. Nous avons récupéré 106% des emplois perdus lors de la crise sanitaire», se réjouit le ministre lors de son passage à l’émission Grand Format.
Mieux, l’export industriel a battu de nouveaux records en 2022. «Nous n’avons jamais autant exporté. A fin octobre, nous sommes à un peu plus de 300 milliards de dirhams et nous terminerons l’année à plus de 350 milliards de dirhams d’exportations industrielles», a-t-il ajouté. Rien que pour le secteur automobile, le Maroc va dépasser cette année le seuil de 100 milliards de dirhams d’exportations.
Quid du positionnement du Maroc sur le marché de l’industrie automobile au cours des prochaines années (thermique-hybride, électrique)? Ryad Mezzour affirme que le thermique a encore de beaux jours devant lui, non sans insister sur l’importance de la transition électrique. «Notre principal marché d’exportation qu’est l’Europe a pris une décision ferme en faveur d’un basculement vers l’électrique en 2035», a-t-il noté.
Et d’ajouter: «le Maroc produit déjà 40.000 à 50.000 véhicules électriques par an. Cette capacité sera portée à 120.000 dans les trois années à venir, sur une capacité totale de 900.000 à 1 million d’unités.
Le Maroc, poursuit le ministre, est en train de travailler sur la mise en place d’une infrastructure de production de batteries électriques pour servir la plateforme marocaine. «Nous avons des intérêts très prononcés dans ce sens. Nous travaillons avec les constructeurs pour faire en sorte que les modèles actuels puissent être disposés à accueillir l’électrique, et pour que les modèles futurs puissent être engagés soit dans l’hybride soit dans l’électrique», a précisé Ryad Mezzour.
Lire aussi : Grand Format-Le360: le sort des CRI, l’AMDIE...Mohcine Jazouli dit tout sur la nouvelle Charte de l’investissement
Cela dit, le basculement vers l’électrique n’est pas dépourvu de risques liés à une différence d’appréciation du rôle du Maroc dans la mobilité électrique. «Il y a des risques de barrières tarifaires avec nos partenaires classiques que nous sommes en train de discuter. D’où l’importance du partenariat avec l’Union européenne», relève le ministre. Ce dernier insiste aussi sur les atouts dont dispose le Maroc, «l’un des pays les mieux positionnés dans la région (Euroméditerranée, Afrique) pour être un producteur majeur de batteries électriques».
Interpellé sur le nouveau mécanisme de taxation carbone aux frontières, adopté il y a quelques jours par l’Union européenne, Ryad Mezzour se montre confiant, affirmant que le Maroc est positionné pour considérer ce mécanisme comme un avantage plutôt qu’un inconvénient. «Nous avons encore des choses à faire. Nous n’avons pas encore fini le travail, mais nous avons des places à prendre», a souligné Ryad Mezzour.