Au Maroc, la question des déchets textiles suscite une préoccupation croissante, notamment celle de la gestion efficace de sa problématique environnementale. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 24 novembre, précisant qu’à l’échelle mondiale, l’industrie textile est responsable de 6% des émissions de CO2. Une proportion qui devrait être divisée par trois pour contribuer aux objectifs de neutralité carbone.
«Au Maroc, les dernières statistiques, datant de 2019, indiquent que 517.000 tonnes de produits textiles sont importés, entre fils, tissus et articles confectionnés et vêtements, contre 157.000 tonnes de matières textiles et vêtements exportés. La même étude révèle qu’environ un quart des déchets textiles émanent des fibres pures de coton ou synthétiques, et presque la moitié du total - estimée à 83.000 tonnes - est constituée de mélanges de coton», lit-on.
En somme, plus de 60% du total des déchets textile sont générés par les procédés de coupe, à savoir aux alentours de 51.000 tonnes. Compte tenu de la disponibilité des tissus tricotés et tissés dans la chaîne d’approvisionnement, les déchets de coupe tissés sont estimés, selon l’Association marocaine des industries textile et habillement (AMITH), à environ 31.000 t par an, pour 21.000 t de déchets de coupe maille.
«Par ailleurs, une part importante des déchets de la filature, laquelle représente 6% des déchets textiles, est déjà ré-utilisée dans le process textile et non textile. Toutefois, 20% du total des déchets est constitué de produits finis, qu’il s’agisse du stock mort aux alentours de 4.800 t ou de la surproduction (11.900 t). Des déchets qui ont tendance à s’accroître, ce qui incite les industriels à réfléchir à des procédés de fabrication plus vertueux car l’impact sur l’environnement demeure conséquent», ajoute Les Inspirations Eco.
Pour limiter ces effets néfastes, le Maroc a décidé de promouvoir une économie circulaire, où les déchets peuvent servir de matière première. Dans ce sens, il est important de signaler que les déchets textiles se scindent en deux catégories, les déchets réutilisables et les déchets recyclables.
Une autre préoccupation taraude les esprits des retailers, celle des invendus. Pour Karim Tazi, la forte concurrence qu’exerce le secteur informel coûte cher à l’entreprise. Afin de limiter la casse, le propriétaire de Marwa a opté pour un business model qui se base sur une production à petite quantité. «La gestion des invendus représente un véritable problème. C’est ainsi que nous avons procédé par priorité. Nous avons identifié les best-sellers que nous reproduisons. Aujourd’hui, les invendus n’excèdent pas 2% de la collection que nous essayons d’écouler via des négociants qui les revendent en Afrique», partage-t-il.
Reste qu’en matière de circularité, l’industrie bénéficie également de tous les atouts pour devenir leader. Le Maroc peut également attirer des investisseurs afin d’installer des technologies de recyclage sur son territoire, moyennant une gestion des déchets textiles plus organisée et orientée vers une stratégie circulaire, lit-on encore.