Une décision à tout le moins déconcertante que celle, annonce L’Economiste dans son édition du 21 juillet, du ministre des Transports: désormais, les autocars de transport international routier de voyageurs sont autorisés à embarquer des colis et bagages non accompagnés.
Pour le quotidien, «cette décision du ministre des Transports, qui a tout d’un cadeau électoral, ne fait que compliquer plus encore la tâche aux sociétés respectueuses des réglementations fiscales et sociales telles que CTM, DHL, Poste Maroc…». Dans les colonnes de L’Economiste, un opérateur va jusqu’à accuser Aziz Rebbah d’avoir cédé au lobby des transporteurs en légalisant une concurrence sauvage et déloyale. Car il s’agit d’une réponse à une étonnante requête de certains transporteurs qui se plaignaient de la sévérité du contrôle des colis non accompagnés, du côté espagnol.
D’ailleurs, pour l’instant, cette option n’est possible que sur l'Espagne, gros foyers de MRE. La décision a été actée sur insistance de la partie marocaine auprès des autorités espagnoles, au cours d’une réunion de la commission mixte. La France, quant à elle, s’y oppose farouchement pour, entre autres, des raisons de sécurité. Les Espagnols ont cependant soumis une exigence: que les colis soient mis en soute et non à bord de la remorque, comme cela se fait souvent. En fait, les cars censés assurer le transport de voyageurs se transforment en prestataires de fret routier, avec les risques que cela représente.
Une soute d’autocar peut transporter jusqu’à deux tonnes de bagages, sans compter la remorque. Les prix commencent à partir de 30 dirhams le kilo. En haute saison, quelque 250 autocars relient chaque semaine le Maroc à l’Europe dans les deux sens.