Les notations «BB+» du Maroc sont soutenues par une série de politiques macroéconomiques saines qui accompagnent la résilience aux chocs, une composition favorable de la dette et des réserves de devises confortables, explique l’agence Fitch dans un communiqué.
À ces atouts s’opposent des indicateurs de développement et de gouvernance inférieurs à ceux de ses pairs, un déficit budgétaire et une dette publique élevés, ainsi que la vulnérabilité du Maroc aux conditions météorologiques défavorables, ajoute la même source.
Fitch estime que l’impact économique du séisme d’Al Haouz sera limité en 2023, car les zones touchées n’abritent pas de centres d’activité industrielle clés tels que le secteur de l’industrie automobile. Même si le séisme pourrait perturber la reprise du tourisme, les recettes du secteur étaient déjà supérieures au niveau d’avant la pandémie.
Fitch prévoit un déficit budgétaire de 5% du PIB en 2023, contre 5,2% en 2022. «Nous prévoyons que le déficit diminuera à 4,8% du PIB en 2024 et à 4% en 2025, au-dessus de la prévision médiane “BB” de 3,2%, mais des risques importants pèsent sur le scénario de consolidation budgétaire progressive», note Fitch, ajoutant que le rythme de mise en œuvre du plan de reconstruction post-séisme (120 milliards de dirhams) reste incertain.
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«Les efforts de reconstruction coïncideront avec le démarrage d’un programme de transferts monétaires en faveur des ménages vulnérables, qui vise à supprimer progressivement des subventions coûteuses (gaz butane, sucre, blé) estimées à 2,2% du PIB en 2023 (après à 3,1% en 2022)», ajoute Fitch.
Les efforts de reconstruction pourraient accroître les défis liés à la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, qui vise à augmenter les dépenses sociales de 4% du PIB d’ici 2025 pour améliorer l’éducation et la santé et étendre les prestations sociales, note la même source.
Fitch table sur une augmentation de la dette pour atteindre 74,1% du PIB d’ici 2025, contre 71,6% en 2022. La part de la dette publique libellée en dirhams est élevée à 73,1% (fin 2022), et près de 90% est à taux fixe, limitant les risques de change et de taux d’intérêt, relativise Fitch.
Cependant, ajoute l’agence de notation, la croissance du Maroc reste vulnérable aux niveaux de précipitations et à la normalisation de l’agriculture. «La détérioration de l’évolution économique mondiale, la volatilité croissante des prix des matières premières et l’alimentation des pressions inflationnistes ainsi qu’un ralentissement de la zone euro constituent des risques à la baisse pour nos perspectives de croissance», souligne-t-elle.