Les professionnels du secteur du transport routier sont dans l’expectative. L’arrêt de la subvention dédiée à l’activité suscite une vive inquiétude. Certains représentants d’associations ou de syndicats n’ont pas hésité à manifester leur grogne, menaçant même de faire grève, indique le magazine Finances News Hebdo.
«Ils estiment que leur situation est fortement pénalisée, d’autant que les prix du diesel, principale charge d’exploitation, affichent un niveau élevé. Au niveau africain et arabe, le Maroc est classé parmi les pays dont le prix du carburant est le plus cher», lit-on.
Les concernés attendent beaucoup d’Abdessamad Kayouh, nouveau ministre du Transport et de la Logistique, qui a pris les rênes du département depuis octobre dernier.
Le gouvernement est ainsi appelé à débloquer la 17ème vague de subvention au profit des transporteurs. «Plusieurs entreprises ont déclaré faillite et l’activité a perdu des milliers d’emploi. D’autres opérateurs résistent du mieux qu’ils peuvent pour survivre», souligne Mostafa Karkouri, secrétaire général du Syndicat national du secteur du transport routier, cité par le magazine.
Les professionnels demandent des mesures structurantes capables de protéger le secteur des aléas de la conjoncture et de la fluctuation des prix du diesel. Pour eux, il est primordial de les plafonner et de revoir à la hausse la valeur de la subvention dédiée aux transporteurs, qui reste largement inférieure à ce que reçoivent leurs homologues à l’étranger, surtout pour le transport international routier (TIR).
«La possibilité d’observer une grève n’est pas à écarter», alerte le magazine. Le système de subvention a permis de stabiliser les prix du transport, activité qui regroupe une flotte de 180.000 véhicules, même s’il a montré de nombreuses limites. Il est plus focalisé sur le transport de voyageurs, marginalisant celui de marchandises, dont une partie des opérateurs s’active dans l’informel. «Plusieurs produits, notamment agricoles, ont connu une flambée des prix à cause de la hausse des frais de transport qui n’est pas fixée par les autorités», lit-on encore.
Pour les transporteurs, le déblocage de la subvention doit être fixé dans le temps, mensuellement ou trimestriellement. Ceci, selon chaque filière du secteur. Les contraintes des taxis ne sont pas les mêmes que celles des transporteurs en commun de taille supérieure (car et bus), de marchandises, ou de ceux à l’international.
Le fait est que le système de subvention a engendré des litiges entre les chauffeurs, les propriétaires de véhicule et les bénéficiaires d’agrément. Un modèle plus innovant, équitable pour les différentes parties, est à trouver.