Et si l’ouverture commerciale pouvait réduire le chômage?

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Revue de presseKiosque360. L’ouverture commerciale du Maroc a-t-elle permis au royaume de réduire la pauvreté de sa population? Eléments de réponses.

Le 02/09/2015 à 01h02

Si la question est complexe, il y a néanmoins de nombreux éléments de réponses. Selon Les Ecos Inspirations, qui s’est penché sur la problématique dans son édition du 2 septembre en s’appuyant, notamment, sur l’expertise de Redouane Raouf, économiste à l’Université Mohammed V, la libéralisation du commerce a bien entendu engendré des gains. Cependant, les réformes commerciales font des victimes, généralement sur le court terme, et peuvent aggraver temporairement la pauvreté.

Ainsi, avec un taux d’ouverture commerciale de 75%, le Maroc est l’un des pays les plus ouverts de sa région. La signature d’accords de libre-échange avec 55 pays a d’ailleurs largement contribué à cette ouverture. La part du commerce extérieur des biens et des services confirme cette tendance, car elle a constitué en moyenne, ces dernières années, près de 80% du PIB national, dont 46% à l’importation et 34% à l’exportation.

Cette augmentation a-t-elle eu un effet sur la réduction de la pauvreté? S’il est très difficile d’établir une corrélation, l’évolution du taux de pauvreté de 1984 à 2007 peut toutefois nous éclairer. Entre 2000 et 2007, ce taux a presque été divisé par deux, passant de 16 à 8,6% avec un taux de vulnérabilité qui est passé de 23 à 18%, selon les données du HCP. Logique: sur le long terme, l’ouverture stimule la croissance, crée de la richesse et, par voie de conséquence, fait reculer la pauvreté. Un scénario qui a déjà permis à des catégories socioprofessionnelles particulières de profiter de cette croissance, notamment les classes les plus défavorisées puisque l’ouverture commerciale a orienté l’économie vers une spécialisation basée sur le travail non qualifié.

Le taux de chômage pour les sans diplôme est ainsi passé de 8% en 2000 à 4,6% en 2014, ce qui a aussi permis une évolution positive du taux de croissance (0,5 en 2000 à 4,7% en 2011). Si l’ouverture a donc des retombées bénéfiques pour la société marocaine, il n’empêche qu’elle a aussi un coût: entre 2003 et 2012, le royaume a augmenté ses importations de près de 280%, passant respectivement de 153 à 426 MMDH.

Par Sanae El Asrawi
Le 02/09/2015 à 01h02