Et si l'industrie du textile disparaissait?

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Revue de presseKiosque360. Depuis plusieurs années, l'augmentation du coût de l'électricité, soit 32% en quatre ans, est à l'origine de plusieurs fermetures d'usines officiant dans le textile. Malheureusement, ce n'est pas l'unique facteur de ces fermetures. Les détails.

Le 22/03/2016 à 02h42

Le textile fait-il réellement partie des secteurs stratégiques? C'est le doute qu'émet Saïd Berrada, PDG de Polyfil, dans les colonnes de L'Economiste dans son édition du 22 mars. Selon le PDG, “il est incohérent d'inciter les industriels à investir et à décider une augmentation annuelle de 7% du tarif de l'énergie pendant 4 ans alors que le prix de l'électricité au Maroc reste plus cher que chez nos principaux concurrents”.

L'usine Polyfil n'est pas la seule à être durement impactée par la hausse du coût d'énergie. Les entreprises dédiées au textile ont eu à supporter trois augmentations successives en août 2014, janvier 2015 et janvier 2016. Et ce n'est pas fini: une autre est encore prévue en janvier 2017 dans le cadre du contrat-programme signé entre le gouvernement et l'ONEE. Soit une facture augmentée de 32% en moins de quatre ans. Aussi, les coûts de production explosent! Et les professionnels sont en colère.Polyfil, par exemple, doit payer 22 millions par an, soit 35% des charges d'exploitation, donc autant que la masse salariale. Comme beaucoup d'autres entreprises de textile qui ont opéré un tournant pour le négoce, Polyfil va-t-elle devoir fermer ses portes à cause du coût de l'électricité?

Mais, au fond, les fermetures d'usines ne sont pas le seul indicateur de la désindustrialisation du Maroc dans le textile. Depuis de longues années, aucune convention d'investissement dans le textile n'a été signée. Les investisseurs préfèrent, par trop souvent, des secteurs spéculatifs au rendement garanti. Or, le textile est un domaine qui emploie beaucoup de main-d'oeuvre. Certains groupes emploient jusqu'à 5.000 personnes chez les opérateurs orientés export, le gouvernement ayant mis en place, au début des années 2000, un système de “draw-back”. Ce régime économique consiste à reverser aux entreprises exportatrices une partie de leurs dépenses d'électricité. Dans le cas de Polyfil, la ristourne s'élève chaque année à environ 400.000 DG, pour une facture de 22 millions de DH.

Si, au niveau du prix de l'électricité, il sera difficile, voire impossible, de faire marche arrière, il existe deux options pour sauver l'industrie: aligner la tarif du kw/h sur celui des principaux concurrents du Maroc ou réviser le montant du drawback qui permettra de ramener le kw/h à l'export au prix des concurrents.

Par Sanae El Asrawi
Le 22/03/2016 à 02h42