Après 30 ans de croissance, l’éolien offshore flottant est désormais une technologie mature, dont le déploiement à travers le monde s’accélère, souligne le GWEC dans son rapport intitulé «Eolien offshore flottant, une opportunité mondiale».
«Nous assistons déjà à l'émergence de marchés de l'éolien offshore flottant dans un certain nombre de pays, dont la France, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et le Royaume-Uni», indiquent les auteurs du rapport, qui précisent que derrière ces marchés matures, d’autres pays sont bien placés pour émerger en tant que pôles mondiaux de l’éolien offshore flottant.
Ainsi, sur les 115 pays examinés par le GWEC, et après une première sélection de 30 pays considérés comme ayant un fort potentiel, cinq d’entre eux ont été mis en avant par les auteurs du rapport: l’Irlande, l’Italie, les Philippines, les Etats-Unis (côte ouest) et le Maroc. Ces cinq pays sont considérés comme les marchés les plus armés, d’un point de vue technologique et politique, pour développer rapidement des projets dans le secteur de l'éolien offshore flottant, et en devenir des géants mondiaux.
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Il faut dire que le Maroc coche toutes les cases des critères établis par le GWEC pour mesurer le potentiel des pays. Ces critères, au nombre de sept, comprennent notamment les capacités techniques, les conditions climatiques et géographiques, et surtout des politiques publiques fortes et ambitieuses en matière de développement des énergies renouvelables.
«L'accès à de grandes ressources éoliennes, l’existence et la réalisation d'objectifs en matière de projets verts, et l'augmentation de la sécurité énergétique, sont les principaux moteurs du développement de l’éolien offshore flottant au Maroc», expliquent les auteurs du rapport.
Pour ce qui est des ressources éoliennes, le GWEC indique que les vitesses du vent au large des côtes marocaines varient considérablement, avec des vents aussi bas que 5 m/s pour les principales villes que sont Casablanca et Rabat, tandis que les zones du détroit de Gibraltar et le long de la partie sud de la côte atlantique ont des vitesses de vent moyennes au-dessus de 10 m/s.
«La plus grande zone avec accès à de grandes vitesses de vent se trouve au large la côte sud de l'Atlantique, où les profondeurs d'eau chutent fortement près du rivage et se situent généralement entre 60 et 500 mètres», poursuit le GWEC.
Outre l’abondance des ressources éoliennes, le Maroc peut s’appuyer sur une volonté politique forte en matière de réalisation des objectifs de développement durable et de recours aux énergies renouvelables.
«Les gouvernements marocains ont fait preuve de volonté politique pour non seulement fixer des objectifs ambitieux en termes d’énergies renouvelables, mais aussi pour les atteindre», soulignent les auteurs du rapport, qui rappellent que le Royaume prévoit d’ajouter une capacité de 4,2 GW pour l’énergie éolienne d’ici 2030.
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En outre, ajoutent-ils, les mécanismes de soutien aux projets verts, qui se basent sur des partenariats public-privé entre les opérateurs et Masen, sont favorables au déploiement à grande échelle de projets dans l’éolien offshore flottant. «Ces mécanismes de soutien ont bien fonctionné pour les projets éoliens terrestres», font remarquer les auteurs du rapport du GWEC.
Le processus d’autorisation des projets est lui aussi mis en avant par le GWEC. «Le processus d'autorisation est gérée par MASEN, qui fonctionne comme un guichet unique. Ce processus semble lisse et fluide», indique le rapport.
Un autre atout du Maroc réside dans ses capacités logistiques: «le Maroc dispose de ports adaptés à proximité de sites potentiellement attractifs, comme c’est le cas pour Agadir», précisent les auteurs du rapport. La proximité des sites de la côte atlantique du port de la capitale du Souss, combinée à d’importantes ressources éoliennes, devrait entraîné vers le bas les coûts de production, rendant cette énergie plus compétitive.
Unique bémol au tableau: le réseau électrique du sud du Maroc manque de capacité pour gérer les prélèvements à grande échelle des futurs parcs éolien en mer, affirme le GWEC. Sur ce point, il est indiqué que l’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) dispose d'un plan de développement du réseau pour 2019-2023 qui prévoit des investissements pour y intégrer les énergies renouvelables.
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Tous ces atouts sont susceptibles de faire du Maroc un acteur majeur de l’éolien offshore flottant, alors que les prévisions de croissance de ce marché au niveau mondial sont sans cesse revues à la hausse.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les projets dans l’éolien offshore flottant devront être multipliés par 13 d’ici 2030 au niveau mondial pour atteindre 80 GW de capacités d’ici 2030. D’ici 2050, cette capacité doit passer à 2.000 GW, afin de réaliser l’objectif de limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C.