Endettement: Faouzia Zaaboul appelle à la vigilance, le Maroc a dépassé le seuil des pays émergents, fixé à 70% du PIB

Fouzia Zaaboul, directrice du Trésor et des finances extérieures (ministère de l'Economie et des Finances)

Fouzia Zaaboul, directrice du Trésor et des finances extérieures (ministère de l'Economie et des Finances) . DR

La directrice du Trésor et des finances extérieures, Faouzia Zaaboul, a appelé hier, samedi 20 novembre 2021 à Rabat, à la définition d'une nouvelle stratégie de financement qui serait à même d’impacter la croissance potentielle.

Le 21/11/2021 à 09h37

S'exprimant lors d’une table ronde sur les politiques financières publiques stratégiques, tenue dans le cadre de la 14e édition du Colloque international sur les finances publiques (CIFP), Faouzia Zaaboul a précisé que le financement par la dette ne devrait concerner que les projets qui ont "un impact direct sur le niveau de la croissance potentielle".

"Bien que notre dette reste soutenable, la vigilance doit rester de mise, car nous avons dépassé le seuil de référence du ratio dette/PIB des pays émergents, fixé à 70%", a-t-elle indiqué.

La responsable a également préconisé la pleine mobilisation du potentiel fiscal national, à travers la rationalisation de la fiscalité dérogatoire et l’élargissement de l'assiette fiscale et la recherche des financements à fort effet de levier, impliquant l’ensemble du secteur privé.

La soutenabilité de la dette est tributaire, en outre, de l’amélioration du multiplicateur budgétaire à travers la maîtrise et le renforcement de l'efficience et l’efficacité des dépenses budgétaires, en vue de financer des politiques publiques à incidence directe sur le niveau de la croissance potentielle, a-t-elle fait valoir. Dans la même lignée, Faouzia Zaaboul a appelé à la poursuite des efforts en matière de réduction de coût de la dette, portant, notamment, sur la mobilisation d’une épargne à long terme qui permettra de contribuer au financement des secteurs stratégiques de l’économie et au renforcement de la stabilité macroéconomique.

Elle a aussi mis l'accent sur la nécessité de poursuivre la réforme de l’épargne institutionnelle, particulièrement, la réforme des régimes de retraite qui devrait permettre d’augmenter les gisements de l’épargne, mettant en relief l’importance du renforcement de la coordination entre les politiques monétaires et celles budgétaire en vue de maximiser leur rendement sur la stabilité macroéconomique.

Par ailleurs, la responsable a estimé que l'assainissement progressif des finances publiques et la poursuite des réformes structurelles devraient permettre au ratio dette/PIB de revenir sur une trajectoire descendante à moyen terme.

Le 21/11/2021 à 09h37