Le secteur financier marocain demeure solide et résilient. C’est ce que révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un communiqué publié à l’issue de la 18ème réunion de son comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, le mardi 26 décembre à Rabat. Pour étayer ce constat, BAM cite le secteur bancaire, qui a vu son résultat net cumulé enregistrer une hausse de 13,5% au premier semestre 2023, porté par une bonne tenue des résultats d’intermédiation et un redressement des résultats de l’activité de marché.
D’après la banque centrale, cette performance est venue consolider la solidité des banques marocaines, dont les ratios d’adéquation des fonds propres ont atteint, à fin juin 2023, 15,8% pour le ratio de solvabilité et 12,9% pour le ratio des fonds propres de catégorie 1. «L’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2023 confirme de nouveau la résilience du secteur bancaire face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques», souligne le communiqué.
Résilience du secteur des assurances
Comme l’écosystème bancaire, le secteur des assurances a également maintenu sa résilience et sa croissance, en dépit d’une conjoncture macroéconomique difficile. Ainsi, à fin octobre 2023, les primes émises ont progressé de 1,4%, pour s’établir à 47,4 milliards de dirhams, «grâce à la dynamique de la branche non-vie, qui a réalisé une croissance de 7,1%», contrairement à l’activité vie qui a enregistré une baisse de 5,2%, notamment à cause de l’inflation.
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Une embellie est également notée sur le plan financier, puisque le portefeuille des placements du secteur a atteint 229,6 milliards de dirhams durant les dix premiers mois de l’année qui s’achève, soit une hausse de 3,3% par rapport à la même période de 2022. Son résultat net a également progressé de 9,1%. «En termes de solvabilité, le secteur continue de dégager une marge moyenne largement au-dessus du minimum réglementaire sous le référentiel prudentiel actuel», constate BAM.
Baisse de l’inflation à 2,4% en 2024
L’institution dirigée par Abdellatif Jouahri note aussi un recul notable des taux des bons du Trésor (BDT) à la fin du premier semestre 2023, suivi d’une stabilisation tout au long du second semestre. Avec une part de 4,8% du PIB, le déficit budgétaire des finances publiques devrait également poursuivre son atténuation en 2023, avant de s’établir, selon les projections, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025. «Dans ces conditions, l’endettement du Trésor devrait s’alléger à 69,8% du PIB en 2023, puis à 69,6% en 2024 et à 68,9% en 2025», souligne le document.
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En dehors des indicateurs financiers, Bank Al-Maghrib a également confirmé ses prévisions de croissance de l’économie nationale, qui devrait s’établir à 2,7% en 2023 (contre 1,3% en 2022), avant de passer à 3,2% en 2024 et à 3,4% en 2025.
Le taux d’inflation, qui était de 3% durant le mois de novembre, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), devrait atteindre 6,1% en moyenne au terme de l’année en cours, en deçà des 6,6% de 2022, «avant de reculer sensiblement pour s’établir à 2,4% en 2024 et 2025», selon les projections de la banque centrale. Quant au déficit du compte courant, il devrait s’atténuer à 1,6% du PIB en 2023, avant de de monter à 2,5% en 2024 et 3,8% en 2025, précise BAM dans son communiqué.