Après les batteries automobiles, les pneus, les huiles lubrifiantes et alimentaires ou encore les papiers et les cartons usés, le ministère de l'Environnement s'intéresse désormais à l'émergence d'une filière dédiée à la valorisation des déchets issus des équipements électriques et électroniques (DEEE). Des déchets hautement dangereux puisqu'ils contiennent généralement des métaux lourds comme le mercure, le plomb ou le phosphore, et sont susceptibles de polluer les sols des décharges -sauvages ou contrôlées- du Maroc. Voilà pourquoi le ministère est en train de développer une filière dédiée à leur traitement. Pour l'instant, souligne La Vie Eco dans son édition du 29 janvier, une étude est en cours pour définir, concernant la mise en place de cette filière, le mode d'organisation à adopter et le business plan y afférent. Cette étude devrait ensuite donner l'impulsion à un plan d'action national.
Il s'agit également de recueillir des données sur les DEEE et d'évaluer le potentiel d'un tel projet. Une pré-enquête déjà réalisée a permis de livrer de précieux renseignements. Celle-ci a en effet permis de révéler qu'environ 115.000 tonnes de DEEE étaient commercialisées chaque année dans le pays. En 2014, 2 milliards de DH de métaux de recyclage (aluminium, cuivre …) ont été exportés, tandis que 3,3 milliards de DH de matériaux fabriqués à partir de ces métaux ont été importés après transformation. Au Maroc, par contre, le marché du traitement des DEEE est évalué à 410 millions DH.
Cinq catégories constituent 97,5% du stock des DEEE marocains: les grands appareils ménagers, les petits appareils ménagers, les ordinateurs et le matériel grand public ainsi que le matériel d'éclairage. Elles ont toutes été retenues dans une grille de sélection, objet d'un plan de recyclage.
Enfin, en 2008, le stock de DEEE était estimé à 800.000 tonnes. On estime également la production annuelle de ces déchets à 100.000 tonnes, en croissance de 3,5% par an. Cela porterait donc la production annuelle à 150.000 tonnes en 2020 et 200.000 tonnes en 2030. Une première base de travail pour le business plan, où l'objectif sera également d'identifier les gisements, les mesures d'accompagnement, les incitations éventuelles et, surtout, les potentiels partenaires.
En attendant, les résultats de l'étude devraient être rendus dans le courant de l'année, afin de lancer la filière d'ici fin 2016. Histoire, sans doute, d'avoir de belles réalisations à montrer lors de la COP 22.