Basée à New York, la Commission des Limites du Plateau Continental de l'ONU valide, ou rejette, les demandes d’extension des plateaux maritimes formulées par les Etats, c’est à dire la zone économique exclusive (ZEE) propre à chaque pays et dont la longueur est limitée à 200 milles.
Cette commission scientifique relevant de l’ONU n’est pas un tribunal mais une structure décisionnelle qui accorde l'extensions des ZEE. La limitation à 200 milles de ces zones a été fixée en 1982 par la Convention de Montego Bay (Jamaïque).
Elle est appliquée par la majorité des États côtiers. Cependant, dans de nombreuses régions maritimes des conflits persistent autour de la possession de cette zone.
Mais, avant tout qui est Miloud Loukili? Professeur de renom en droit de la mer à la célèbre Université Mohammed V de Rabat, Loukili est l’auteur de plusieurs ouvrages. Il a occupé le poste de directeur de l’Institut supérieur d'études maritimes qui forme les officiers de la marine marchande. Fort de son expérience, cet expert siègera, au nom du Maroc, au sein de l’importante Commission des Limites du Plateau Continental.
Il rappelle que le Maroc et l’Espagne vont entamer, dans un proche avenir, des discussions sur la délimitation par le Maroc de sa ZEE en face des Iles Canaries, de la même manière que la France qui a délimité la sienne autour des iles au Pacifique et la Côte d’Ivoire dans l’Océan Atlantique.
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Le Maroc est doté d’une diplomatie «sage», selon ce spécialiste auteur d’un article intitulé «L’achèvement de la souveraineté maritime».
A la question de savoir si le Royaume et l’Espagne vont se pencher sur la ZEE marocaine, au Sud en face des Iles Canaries, Miloud Loukili a répondu qu’une «commission mixte a été créée à cet effet pour arriver à «un compromis (…) Le Maroc est un pays de compromis et non de compromission», a-t-il indiqué avant d’estimer que l’entente actuelle entre les deux facilitera le règlement de ce dossier.
En conclusion, cet expert a rappelé qu’en 2003, quand l’Espagne avait été touchée par la catastrophe écologique du pétrolier Prestige au large de la Galicie, le Maroc avait ouvert sa ZEE aux chalutiers espagnols qui étaient affectés par la marée noire.