En réponse à un exposé dans lequel le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a livré une pluie de chiffres positifs sur l’industrie au Maroc, les élus de l’opposition à la Chambre des conseillers, dont ceux du Mouvement populaire (MP) et de l’Union marocaine du travail (UMT), ont pointé ce qu’ils ont appelé «les insuffisances» qui marquent la progression de ce secteur stratégique.
«Il y a encore des problématiques que nous avons soulevées, notamment celles du foncier, des financements, de la formation et de l’innovation», a détaillé le conseiller MP Younès Mellal dans une déclaration pour Le360. «Notre industrie accuse un retard certain par rapport aux développements technologiques que connaît le monde», a-t-il ajouté, réclamant une révision des accords commerciaux bilatéraux liant le Maroc à différents pays, sur la base du principe «gagnant-gagnant».
De son côté, Zahra Mouhsine, conseillère représentant l’UMT, a indiqué que la présence du Chef du l’exécutif lors de cette séance mensuelle a été l’occasion d’évoquer les carences du secteur industriel et leurs conséquences, qui impactent directement la classe ouvrière et les salariés. Elle a ainsi appelé à développer «une industrie qui assure aux citoyens un pouvoir d’achat digne, avec des salaires appropriés».
200.000 emplois créés dans l’industrie
Pour sa part, Mohamed Zidouh, conseiller de l’Istiqlal (PI, majorité) a salué les performances réalisées ces dernières années par le secteur industriel marocain, citant en exemple la création de 200.000 emplois, les résultats positifs obtenus dans différentes branches et la mise en place d’un total de 150 zones industrielles dans le pays, sur une superficie de 13.000 hectares. Il a toutefois regretté que le secteur informel continue à représenter un grand défi pour l’économie nationale.
Réda Lahmini, représentant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), s’est quant à lui félicité que le taux d’intégration locale dans l’industrie automobile ait été porté à 69%, appelant à atteindre une performance comparable dans d’autres secteurs industriels, à commencer par celui du textile et de l’habillement.
Dans de son exposé, le Chef du gouvernement a estimé que «la quasi-totalité des clignotants sont au vert» dans l’industrie, évoquant la «banque de projets» qui a oeuvré à la diversification de l’économie nationale au lendemain de la pandémie du Covid. «Depuis la première étape du lancement de ce programme, nous avons fixé comme objectif 1.864 projets d’investissement et de réduction des importations au profit de produits marocains, d’une valeur totale attendue de 119 milliards de dirhams», a-t-il indiqué.
Progression substantielle pour l’automobile et l’aéronautique
Et d’affirmer, chiffres à l’appui, que «les secteurs de l’industrie automobile et aéronautique ont connu une progression substantielle» au terme des trois premiers trimestres 2024, avec 700.000 véhicules exportés vers 70 pays et une valeur de 115 milliards de dirhams pour l’industrie automobile, et des exportations d’une valeur de 20 milliards de dirhams pour l’industrie aéronautique sur la même période.
Enfin, Aziz Akhannouch a mentionné la progression continue de la production d’énergies propres, qui devrait permettre une réduction des coûts énergétiques pour les industriels. En conclusion, le chef de l’exécutif a appelé le secteur bancaire à soutenir les différentes initiatives à venir, en vue de consolider la croissance du secteur industriel.